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09/02/2011
«Concours Reine Elisabeth 2011»
Œuvres de Bellini, Bizet, Brahms, Debussy, Donizetti, Duparc, Fauré, Gounod, Granados, Liszt, Mahler, Massenet, Messiaen, Moussorgski, Mozart, Poulenc, Puccini, Rachmaninov, Rimski-Korsakov, Rossini, Schubert, Schumann, Stravinski, Tchaïkovski, Wagner et Weber

Elena Galitskaya, Hong Haeran, Elizabeth Zharoff (sopranos), Clémentine Margaine, Anaïk Morel (mezzo-sopranos), Thomas Blondelle, Stanislas de Barbeyrac (ténors), Nikola Diskic, Lee EungKwang, Hwang Insu, Sébastien Parotte, Konstantin Shushakov (barytons), Daniel Blumenthal, Emmanuel Christien, Artyom Grishaev, Thomas Hoppe, Nikolaï Krügel, Philippe Riga, David Zobel (piano), Orchestre symphonique de la Monnaie, Carlo Rizzi (direction)
Enregistré au Conservatoire et au Palais des Beaux-Arts, Bruxelles (mai 2011) - 142’06
Un coffret de deux CD QEC2011





Le Concours Reine Elisabeth édite lui-même le coffret reprenant une sélection des meilleurs moments de l’édition écoulée. Celle de cette année, vouée au chant, a consacré Hong Haeran: couronnée par un premier prix, elle succède ainsi à Aga Winska (1988), Thierry Félix (1992), Stephen Salters (1996), Marie-Nicole Lemieux (2000), Iwona Sobotka (2004) et Szabolcs Brickner (2008) qui, à l’exception de la contralto canadienne, semblent mener une carrière relativement discrète. Voici assurément matière à réflexion ou, du moins, la preuve, plus ou moins tangible, qu’un premier prix ne garantit pas forcément d’évoluer parmi les stars de la profession. Néanmoins, le concours récompense les musiciens qui excellent, autant que possible, dans les différents genres (opéra, sacré, mélodie). La perle rare, en quelque sorte.


Doté d’une notice rédigée essentiellement en anglais, ce double album offre un aperçu des prestations en demi-finale, au Conservatoire, et en finale, au Bozar, des douze lauréats dont seuls les six premiers bénéficient d’un prix – depuis 1995, les six derniers ne sont pas classés, autrement que par ordre alphabétique. Toujours présidé par Arie Van Lysebeth, le jury a la particularité de ne pas réunir que des chanteurs: Renée Auphan, Teresa Berganza, Marius Brenciu, Grace Bumbry, Marc Clémeur, Peter de Caluwe, Helmut Deutsch, Serge Dorny, Raina Kabaivanska, Sophie Karthaüser, Peter Kooij, Tom Krause, Gerard Mortier, Anna Tomowa-Sintow, José van Dam et Jard van Nes.


Evidemment, une telle publication ne permet pas de juger à coup sûr des qualités d’un chanteur, qui ne s’expriment pleinement que sur scène. De même, réussir un extrait d’opéra ne signifie pas nécessairement briller dans le rôle en question. Cependant, force est de reconnaître l’exceptionnelle maîtrise dont témoignent les lauréats – à ce niveau de la compétition, comme pourrait-il en être autrement ? – et leur réel sens artistique, acquis grâce une carrière déjà bien entamée dans différents théâtres, comme le prouvent les notices biographiques.


Née en 1981, la soprano colorature Hong Haeran possède un timbre aussi savoureux que pimpant et développe un chant épanoui et convenant autant à Mozart («Ruhe sanft, mein holdes Leben» de Zaïde) qu’à Massenet («Je suis encore toute étourdie» de Manon). Le ténor belge Thomas Blondelle (1982) a remporté le deuxième prix, ce qui peut surprendre, dans une certaine mesure, car sa prestation, quoique d’un goût très sûr, paraît plus travaillée que naturelle. A la différence de la Coréenne (un comble), la diction française s’avère perfectible, ce qui ne pardonne pas dans Duparc (Phidylé). Au moins, le rôle de Max du Freischütz («Durch die Wälder») lui convient-il à merveille. Troisième prix, Elena Galitskaya (1983), de nationalité russe, s’impose sans peine: soprano accomplie, au timbre avenant, au fort tempérament dramatique et, de toute évidence, à l’aise sur scène. Malgré une voix profonde et puissante, son compatriote Konstantin Shushakov (1984), titulaire du cinquième prix, marque un peu moins les esprits, au contraire des deux mezzo-sopranos françaises, Anaïk Morel (1982), qui possède une voix typée, et Clémentine Margaine (1982), respectivement classées quatrième et sixième. Il s’agit de deux belles personnalités musicales qui dégagent beaucoup de maturité, surtout la première. Les lauréats non classés sont représentés chacun par un extrait. Parmi ceux-ci, il faut au moins retenir le nom d’Elizabeth Zharoff (Etats-Unis, 1986), merveilleuse dans «No word from Tom» du Rake’s progress de Stravinski, et de Sébastien Parotte (1984), l’autre Belge à avoir atteint la finale. Comme lors de la précédente édition consacrée au chant, mais cette fois sous la direction de Carlo Rizzi, l’Orchestre symphonique de la Monnaie a accompagné les lauréats lors de la finale avec une conscience et un soin qui méritent d’être salués.


Le site du Concours Reine Elisabeth


Sébastien Foucart

 

 

 

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