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08/30/2011
Joseph Haydn : Die Jahreszeiten, Hob. XXI : 3

Miah Persson (Hanne), Jeremy Ovenden (Lukas), Andrew Foster-Williams (Simon), London Symphony Chorus, Joseph Cullen (chef de chœur), London Symphony Orchestra, Sir Colin Davis (direction)
Enregistré en public au Barbican Centre, Londres (27 juin 2010) – 128’35
Coffret de deux disques LSO Live SACD LSO 0708 (distribué par Harmonia mundi) – Notice et traduction des textes chantés trilingues (anglais, français et allemand) de Richard Wigmore





Miriam Meyer (Hanne), James Taylor (Lukas), Ralf Lukas (Simon), Chorgemeinschaft Neubeuern, Orchester der KlangVerwaltung, Enoch zu Guttenberg (direction)
Enregistré en ublic au l’Opéra des Margraves de Bayreuth (octobre 2004) – 165’37
Coffret de trois disques Farao Classics B 108056 (distribué par Intégral) – Notice bilingue (anglais et allemand)





Basé sur un livret du célèbre mécène et diplomate de son état Gottfried van Swieten (1734-1803), l’oratorio Les Saisons est, avec La Création, certainement la plus célèbre des grandes fresques chorales composées par Joseph Haydn (1732-1809). Créé au mois d’avril 1801, ce nouvel oratorio bénéficia immédiatement d’un succès phénoménal qui ne s’est jamais démenti depuis, comme en témoignent les multiples gravures existant au disque. Au-delà de telle ou telle appréciation, on peut s’accorder pour dire que Karl Böhm, dans une vision traditionnelle, domine ses concurrents (Deutsche Grammophon) et que, dans une approche plus authentique, René Jacobs (chez Harmonia Mundi) et John Eliot Gardiner (chez Archiv Produktion) se partagent les faveurs des mélomanes.


Avouons immédiatement que les deux versions dont il s’agit ici ne bouleversent en rien la hiérarchie existante même si chacune bénéficie d’atouts non négligeables. Evidemment, les forces conduites par Sir Colin Davis sont somptueuses comme on avait déjà pu le remarquer dans son enregistrement, effectué dans les mêmes conditions, de La Création, quelques mois auparavant. L’Orchestre symphonique de Londres est encore une fois exemplaire (le cor solo et les cordes dans l’air «Der munt’re Hirt», au sein de «L’Eté») mais se révèle beaucoup trop lourd et emphatique. L’introduction du «Printemps» est presque caricaturale de ce point de vue: on a bien davantage l’impression d’entendre le chaos inaugurant La Création! La direction de Sir Colin Davis allie donc une fois de plus professionnalisme et routine, ainsi qu’on a pu l’entendre lors de concerts récents (voir ici et ici). En revanche, des couronnes de lauriers peuvent être distribuées sans aucune retenue au Chœur de l’Orchestre symphonique de Londres, qui est tout bonnement parfait. On ne peut que souligner son engagement dans «L’Automne» lorsqu’il accompagne les trois solistes (l’air «So lohnet die Natur den Fleiss») ou lorsqu’il fait preuve, seul cette fois-ci, d’une implication quasi démoniaque à la fin de «L’Été» (l’air «Ach! Das Ungewitter naht»), de la plus grande verve possible dans l’air célèbre des chasseurs («Hört, hört, das laute Getön») ou dans celui concluant cette même saison («Nun toenen die Pfeifen»). De manière globale, les solistes sont assez décevants: s’ils chantent avec application leur rôle (Andrew Foster-Williams dans l’air «Schon eilet froh der Ackersmann» ou Miah Persson dans le célèbre «Ein Mädchen, das auf Ehre hielt»), ils manquent trop souvent d’implication, abordant leur partie de façon assez lisse et distante.


Bien différentes, et plus nombreuses, sont les qualités de la version dirigée par Enoch zu Guttenberg. Une fois de plus à la tête de son orchestre de la KlangVerwaltung, qu’il a créé en 1997 et avec lequel il a enregistré de la musique aussi bien religieuse (le Requiem allemand, la Passion selon saint Matthieu ou la Messe en si mineur) que symphonique, le chef allemand donne ici une version très convaincante des Saisons. Dès les premiers accords, l’interprétation s’avère plus légère et plus percutante que celle de Colin Davis; elle le restera d’ailleurs tout au long de l’œuvre. Même si l’orchestre ne possède ni le soyeux (mais Haydn ne demande-t-il justement pas davantage à être interprété de façon quelque peu rustique?) ni le volume de l’Orchestre symphonique de Londres (les cordes), celui-ci s’avère de très bonne qualité: on insistera tout particulièrement sur la finesse des bois (l’air «Schon eilet froh der Ackermann» dans «Le Printemps»), regrettant d’autant plus la trop belle et trop sage prestance des cors dans l’air des chasseurs («Hört, hört, das laute Getön»). Le Chorgemeinschaft Neubeuern est moins somptueux que son cousin d’Outre-Manche mais il n’en possède pas moins d’évidentes qualités faisant ainsi preuve d’une magnifique souplesse dans la ligne vocale («Sei uns gnädig, milder Himmel» dans «Le Printemps») et sachant parfaitement participer aux ensembles qui requièrent également l’intervention des trois solistes (écoutez notamment les airs «So lohnet die Natur den Fleiss» et «Knurre, schnurre, knurre»). A ce titre, la très bonne surprise vient des trois chanteurs justement qui, sans être tout à fait des têtes d’affiche, sont beaucoup plus dans leur élément que ceux chantant sous la houlette de Sir Colin Davis. Ralf Lukas incarne un magnifique Simon (revenons une fois encore à l’air «Schon eilet froh der Ackermann»), James Taylor étant également très convaincant dans le personnage de Lukas, chantant chacune de ses interventions avec beaucoup de caractère et de théâtralité (l’air «Hier steht der Wand’rer nun» dans «L’Hiver»). En dépit d’une voix parfois aigrelette, Miriam Meyer est une belle Hanne, servie elle aussi par un vrai sens de la comédie (l’air final «Ein Mädchen, da sauf Ehre hielt») auquel répondent parfaitement le chœur et l’orchestre (les accents des bassons!). En conclusion, une très bonne version, beaucoup plus habitée et recherchée que celle de Sir Colin Davis, complétée par un troisième disque où l’on peut entendre Enoch zu Guttenberg disserter sur chacune des quatre saisons de l’oratorio de Joseph Haydn.


Le site de Jeremy Ovenden
Le site de Andrew Foster-Wiliams
Le site de l’orchestre symphonique de Londres
Le site de Ralf Lukas
Le site de Enoch zu Guttenberg
Le site de l’Orchestre de la KlangVerwaltung


Sébastien Gauthier

 

 

 

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