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08/19/2011
Giuseppe Verdi : Simon Boccanegra

Tito Gobbi (Simon), Victoria de Los Angeles (Maria), Boris Christoff (Fiesco), Giuseppe Campora (Gabriele), Walter Monachesi (Paolo), Paolo Caroli (Pietro), Paolo Dari (Un capitano), Sylvia Bertona (Un’ancella), Coro e Orchestra dell’Opera di Roma, Gabriele Santini (direction)
Enregistré au teatro dell’Opera, Rome (25 septembre–1er octobre 1957) – 139’06
Coffret de deux disques Regis RRC 2083 (distribué par DistrArt) – Notice de présentation en anglais





Chef-d’œuvre longtemps rare à la scène comme au disque, le Simon Boccanegra de Verdi est désormais très bien servi par les éditeurs de musique. Si l’on s’en réjouit évidemment, la publication de deux nouvelles versions en DVD et du présent CD – témoigne de la complexité du choix pour le mélomane, confronté à une discographie se déployant à l’ombre d’Ettore Panizza – au Met en 1939 (Tibbett, Rethberg, Pinza, Martinelli, Warren) – dont la distribution est aussi incontournable que la prise de son est précaire.


Plus présentable du point de vue de la réalisation technique, la célèbre version romaine de Gabriele Santini de 1957 – publiée en décembre 1958 par HMV, largement accessible chez divers labels et rééditée par Regis à un prix cassé – continue toutefois d’offrir un son métallique dont la saturation gâche considérablement l’écoute. La baguette de Gabriele Santini (1886-1964), spécialiste de Verdi (lire ici), n’a pas la finesse la plus élaborée (... où sont les clair obscurs et les murmures symphoniques d’un Claudio Abbado?) mais elle souligne avec théâtralité et précision les contours émotionnels de la partition, mettant en valeur les forces de l’Opéra de Rome – professionnelles mais rugueuses (les chœurs) et parfois routinières (l’orchestre, pourtant de très haute tenue). C’est surtout la distribution qui présente des atouts que les amateurs de l’œuvre et/ou du bel canto verdien ne peuvent se permettre d’ignorer.


A commencer par le rôle titre. Artiste à la versatilité sans égale, Tito Gobbi est absolument exceptionnel, offrant des aigus d’une beauté ravageuse, une profonde homogénéité des registres et une caractérisation vocale d’une complexité subtile, généreuse en émotions diverses. Bref, une incarnation d’anthologie de Simon Boccanegra. Boris Christoff en Fiesco lui offre une réplique de luxe, avec sa voix au grain inimitable et ses graves d’airain. Bien que statique, ses interventions (dans le prologue notamment) sont aussi intimidantes que terrifiantes. Avec sa voix endiamantée, la Maria de Victoria de Los Angeles est, quant à elle, un délicieux rossignol dans le jardin des Grimaldi, d’autant mieux mise en valeur que Giuseppe Campora l’accompagne avec une belle musicalité, un phrasé idiomatique (... tendant dangereusement vers le larmoyant) et un timbre charmeur. Mais son Gabriele présente une personnalité trop verte pour marquer les esprits. Malgré des graves assez anonymes, le Paolo de Walter Monachesi est très solide et réussit à émouvoir dans le deuxième acte. L’ensemble continue de se présenter comme un pilier de la discographie de l’œuvre.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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