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08/18/2011
Giuseppe Ferlendis : Concerto pour hautbois et orchestre n° 1, en fa majeur – Concertos pour hautbois (ou flûte) et orchestre n° 2, en do majeur, et n° 3, en do majeur – Symphonie en mi bémol majeur – Concerto pour cor anglais et orchestre en fa majeur (attr.)

Marino Bedetti (hautbois, cor anglais), Orchestra «G. Ferlendis», PierAngelo Pelucchi (direction)
Enregistré en concert en l’église paroissiale de la commune d’Adrara San Martino (6 mars 2010) – 69’39
Tactus TC 750602 (distribué par Intégral) – Notice bilingue (anglais et italien) de PierAngelo Pelucchi





Giuseppe Ferlendis (1755-1810) fait partie de ces «illustres inconnus» au sens propre du terme. Inconnu car on ne sait effectivement presque rien de ce compositeur (d’ailleurs, est-il mort en 1810 ou, comme l’affirment certaines notices biographiques, en 1802?), né à Bergame, hautboïste virtuose à la Cour de Salzbourg, ayant côtoyé Mozart et Haydn et travaillé à Londres pour finir ses jours à la Cour de Lisbonne. Célèbre en revanche pour avoir peut-être inventé le cor anglais. Tel est en effet le grand fait d’armes qui lui est attribué, Ferlendis ayant semble-t-il ajouté deux clés à l’oboe da caccia, augmentant ainsi les possibilités de son jeu, tout en ayant décidé de recourber l’instrument. Même si les preuves tangibles ne sont pas nombreuses, cette assertion se retrouve dans plusieurs ouvrages, qu’il s’agisse du très distingué Dictionnaire de musique théorique et historique de Léon et Marie Escudier (5e édition, 1872, page 144) ou du Rapport général sur l’Exposition universelle de Paris de 1889 rédigé par Alfred Picard (tome IV, 1891, page 514)...


Rien d’étonnant, de ce fait, à ce que Giuseppe Ferlendis ait essentiellement composé pour ces deux instruments à anche double que sont le hautbois et le cor anglais. Si l’on avait déjà un petit aperçu discographique de son œuvre, au travers notamment du disque réalisé sous la houlette du hautboïste Diego Dini Ciacci (CPO), le présent témoignage, annoncé comme l’intégrale de ses œuvres pour orchestre, le complète aisément puisque, hormis le Premier Concerto, il ne compte aucun doublon avec le précédent opus. Les trois concertos pour hautbois présentés ici sont de facture classique, comptant chacun trois mouvements (deux rapides encadrant un lent) au style mozartien que l’on retrouve par exemple dans les concertos pour hautbois de Ludwig August Lebrun (1752-1790) ou, même, dans celui, plus tardif, de Vincenzo Bellini (1801-1835). Au-delà de ces aspects convenus, on retiendra notamment le grave Adagio du Premier Concerto, le nonchalant Allegro comodo du Deuxième ou le bondissant Allegro concluant le Troisième. Marino Bedetti joue ces partitions sans anicroche mais de façon assez plate, ne cherchant guère à exploiter au maximum les rares originalités qui peuvent y figurer. Il en va d’ailleurs de même dans le Concerto pour cor anglais, dont on n’est d’ailleurs pas certain qu’il soit de la main-même de Ferlendis. C’est dommage car c’est là certainement la pièce la plus intéressante du disque, tant en raison de ses dimensions (un premier mouvement qui à lui seul effleure les dix minutes) que de la rareté des œuvres spécifiquement composées pour le cor anglais, qui était encore peu utilisé à cette époque (rappelons néanmoins les magnifiques interventions de deux cors anglais dans le premier mouvement de la Vingt-deuxième Symphonie «Le Philosophe» de Haydn ou le jeu de cet instrument dans Alceste de Gluck). Bedetti semble y prendre davantage de plaisir, jouant avec adresse sur la chaleur des sonorités et une virtuosité qui, sans être excessive, sait mettre en valeur les possibilités de ce cousin du hautbois.


Comme l’illustre à elle seule la Sinfonia (à peine quatre minutes...), l’accompagnement orchestral ne brille guère par sa recherche, Ferlendis faisant généralement intervenir un ensemble de cordes de façon assez passive, agrémenté ça et là par quelques sons filés des cors. Si la partition est banale, l’interprétation l’est tout autant, PierAngelo Pelucchi dirigeant son Orchestre «G. Ferlendis» sans grande imagination. Un disque assez passe-partout, en conclusion, qui peut être rapidement oublié sauf peut-être pour les amateurs du genre.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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