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06/02/2011 Johann Sebastian Bach : Prélude et fugue, BWV 543 (transcription Liszt) – Ouverture de la Cantate « Wir danken dir Gott », BWV 29 (transcription Saint-Saëns) – Siciliano de la Sonate pour flûte et clavecin n°2, BWV 1031 (transcription Kempff) – Toccata, Adagio et Fugue, BWV 564: Adagio (transcription Busoni) – Prélude de choral « Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ », BWV 639 (transcription Kempff) – Partita pour violon n°2, BWV 1004: Chaconne (transcription Busoni) – Matthaüs-Passion, BWV 244: «Erbarme dich mein Gott» (transcription Karol Beffa) – Prélude, BWV 855a (transcription Siloti)
Robert Schumann : Fugue sur le nom de B.A.C.H., opus 60 n°2
Heitor Villa-Lobos : Bachianas Brasileiras n°4: Aria David Bismuth (piano)
Enregistré au Temple Saint-Pierre, Paris (septembre 2008) – 54’35
Ame Son ASCP 0815 (distribué par Codaex)
Le troisième disque de David Bismuth pour Ame Son porte un titre en forme de jeu de mot : « Johann Sebastian B.A.C.H.ianas & transcriptions ». Le principe ? Réunir quelques transcriptions d’œuvres de Bach à l’origine composées pour d’autres instruments et les compléter par deux pages écrites dans la lignée du Cantor : la Fugue n°2 sur le thème de B.A.C.H. de Schumann et l’« Aria » des Quatrièmes Bachianas Brasileiras de Villa-Lobos. La biographie un peu dithyrambique figurant dans la notice indique que ce pianiste a étudié aux côtés d’artistes de renom – Anne Queffélec, Catherine Collard, Brigitte Engerer – avant de recueillir les conseils de Monique Deschaussées.
L’intérêt réside dans le choix des transcriptions puisque ce trentenaire a réuni, certes, des pièces qu’il est inutile de présenter, comme l’inévitable Chaconne transcrite par Busoni, mais aussi d’autres adaptations sans doute un peu moins connues réalisées par Kempff, Liszt, Saint-Saëns ou encore Karol Beffa (« Erbarme dich mein Gott » extrait de la Passion selon saint Matthieu) qui signe par ailleurs un texte de présentation intéressant. Ce bref programme, qui s’écoute agréablement dans sa continuité grâce à sa variété et à son agencement, permet de confirmer les qualités relevées dans la présentation du musicien : « jeu lumineux et profond », « élégance et naturel », « sobriété et imagination », « science de l’architecture et poésie du timbre ». D’autres viennent à l’esprit pour caractériser ce jeu ferme, résolu et qui porte attention aux détails sans compromettre la forme. David Bismuth concilie en outre densité et clarté tandis que le son qu’il cultive s’avère à chaque instant séduisant. Il adapte son approche en fonction des pièces, tantôt souples et lyriques, tantôt d’une rigueur contrapuntique plus marquée. L’éclairage varie ainsi en fonction de leur dimension : intimiste ou grandiose, de dimension orchestrale ou chambriste. L’intelligence du propos, dépourvu d’outrance, constitue sans aucun doute la marque d’un artiste d’exception.
Le site de David Bismuth
Sébastien Foucart
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