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05/29/2011
«La Margarita»
Johann Heinrich Schmelzer : Balletto a cavallo – Sonata IV a 6 – Sonata I a 8 – Sonata VIII a 3 – Lied «In jenem Gefilde» – Sonata IX a 3 – Sonata XII a 7 – Die Fechtschule («La scuola di scherma») – Lamento sopra la morte Ferdinandi III a 3 –Balletti

Mieke van der Sluis (soprano), Armonico Tributo Austria, Lorenz Duftschmid (direction)
Enregistré en l’église de Saint Ulrich, Stanz (27-30 juin, 10 et 11 septembre 1995) – 69’58
Disque Arcana A 339 (distribué par Harmonia mundi) – Notice multilingue (italien, anglais, français et allemand) de Lorenz Duftschmid et Elisabeth Kurzen





Ce disque n’est pas le premier à être consacré à l’œuvre de Johann Heinrich Schmelzer (1623-1680); au contraire, il vient s’ajouter à plusieurs opus qui, depuis longtemps déjà, permettent de découvrir aussi bien ses œuvres de circonstances où brillent cornets et trompettes (c’est, par exemple, le cas du disque dirigé par Roland Wilson chez CPO) que ses pièces principalement destinées au violon (on écoutera à cet égard le disque plein de sensibilité paru chez Harmonia Mundi où s’illustrent Andrew Manze au violon, Nigel North au luth et John Toll au clavecin). Compositeur pragois, membre de la Chapelle royale de Vienne, c’est dans cette ville qu’il passe la majeure partie de sa carrière en étant notamment vice-maître de chapelle de Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) en 1671, puis maître de chapelle huit ans plus tard. Le présent disque illustre à son tour la grande variété des timbres de la musique de Schmelzer, où le solennel d’une parade côtoie adroitement l’intimisme de quelque salon cossu.


Le Balletto a cavallo (1667) fait partie de ces oeuvres spécifiquement composées pour célébrer un événement politique, en l’occurrence le mariage de l’empereur Léopold Ier avec Marguerite Thérèse d’Autriche, où fut joué un immense ballet équestre requérant plus de cent musiciens et plus de six cents cavaliers! La première partie de la pièce, sonnant avec éclat grâce aux timbales et aux trompettes, s’avère fort solennelle, jouant avec adresse sur les harmoniques naturelles et les échos entre instruments. L’autre partie de l’œuvre, qui met en lumière un très beau violon dans une mélodie à trois temps accompagnée par une basse continue, revêt pour sa part un caractère plus confidentiel.


Les morceaux suivants témoignent à leur tour d’une vraie originalité dans l’agencement des mélodies et des rythmes. Qu’il s’agisse là encore de mettre à l’honneur un harmonieux échange de «questions-réponses» entre cuivres et cordes (la Sonata I a 8) sur un rythme pointé particulièrement entraînant, les cordes seules dans un jeu tout en finesse et en inventivité (la Sonata IX a 3) ou les cuivres seuls entre eux (la Sonata XII a 7 opposant avec amusement les nobles trompettes aux cornets, plus roturiers comme l’expliquent très bien Lorenz Duftschmid et Elisabeth Kurzen dans leur notice d’accompagnement), on ne peut qu’être frappé par l’œuvre de Schmelzer. Soulignons également le caractère quelque peu précurseur de la pièce intitulée Die Fechtschule ‘‘La scuola di scherma’’, qui annonce bien avant l’heure certaines compositions de Georg Philipp Telemann (1681-1767), notamment le Concerto polonais en sol majeur 43:G7.


Enfin, un mot sur la dernière partie du disque consacrée à un Ballet en treize séquences. Tout imprégné d’une irrésistible envie de danser, ce ballet fait intervenir une multitude d’instruments (trompettes, timbales, cordes, flûtes à bec ou traversière, percussions...) qui, à travers leurs caractères propres, nous transportent de l’atmosphère martiale de la Cour austro-hongroise («La Margarita») à une ambiance hispanique ponctuée par les grelots d’un tambourin («Balletto di Matti» ou, surtout, la magnifique «Aria Viennesa») en passant par l’atmosphère d’un doux et réconfortant foyer (remarquons la très belle flûte de Michael Oman dans la «Sarabande») ou, dernier exemple parmi d’autres, un climat champêtre que l’on pourrait rencontrer dans les fêtes de village («La Pastorella»). Là encore, on ne peut qu’être séduit par la diversité musicale d’un compositeur qui mérite d’être, sinon véritablement redécouvert, du moins davantage interprété.


Le site de l’ensemble Armonico Tributo Austria


Sébastien Gauthier

 

 

 

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