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05/04/2011 Celibidache répète la Neuvième de Bruckner Jan Schmidt-Garre (réalisation)
Documentaire réalisé en 1991 – 58’
Arthaus 101 555 (distribué par Intégral) – Son PCM stéréo – Format 16:9 – Région Code 0
Arthaus Musik édite un documentaire de Jan Schmidt-Garre qui représente Sergiu Celibidache (1912-1996) lors d’une répétition de la Neuvième Symphonie de Bruckner avec l’Orchestre philharmonique de Munich en 1991 – la date précise n’est pas indiquée. Le réalisateur focalise son attention sur le visage de ce chef mythique qui, à la fin de sa vie, dégageait une immense sagesse, ce qui se reflète notamment dans les propos qu’il tient avec les musiciens. Bien que durant moins d’une heure, ce documentaire ravira les aficionados du maestro qui s’est détourné rapidement de l’industrie du disque et dont l’intransigeance et l’exigence semblent sans limites. Les images traduisent en effet cette rigueur mais aussi toute l’humanité d’une personnalité véritablement fascinante – ainsi, pour détendre l’atmosphère, taquine-t-il ponctuellement les musiciens qu’il appelle par leur prénom.
Se fiant à sa mémoire, redoutable au point qu’il affirme au premier violon qu’une petite indication de la partition employée par ce dernier ne se retrouve pas dans l’original, Celibidache veille bien sûr aux différents paramètres sur lesquels repose une interprétation (tempo, dynamique) mais, surtout, veille à ce que chaque pupitre soit entendu en incitant sans cesse les musiciens à s’écouter mutuellement. Pour cela, il lui paraît nécessaire de ne pas jouer trop vite mais la musique ne souffre nullement de cette lenteur assumée. La répétition est entrecoupée de propos tenus, semble-t-il, chez lui, face à la caméra, et qui se distinguent par leur concision et leur pertinence. La fin du film montre Celibidache visitant, manifestement ému, la chambre personnelle de Bruckner à l’Abbaye de Saint-Florian. A ses interlocuteurs, le chef explique à quel point la musique du compositeur, qu’il juge à juste titre profonde, pose des difficultés d’exécution insoupçonnables. Un regret : que ce DVD ne soit pas complété par le concert qui a suivi cette instructive séance de travail : voilà qui aurait en effet constitué un bonus de premier ordre – pour peu que cette bande existe.
Sébastien Foucart
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