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04/29/2011
Johann Sebastian Bach : Toccata et Fugue, BWV 540 – Concerto pour orgue d’après l’Opus 3 n° 11 de Vivaldi, BWV 596 – Christus, der uns selig macht, BWV 620 – In dulci jubilo, BWV 608 – Herr Jesu Christ, dich zu uns wend, BWV 632 – Christ unser Herr zum Jordam kam, BWV 684 – Nun komm der heiden Heiland, BWV 659 – Sonate en trio Sonata n° 6, BWV 530 – Prélude et Fugue, BWV 544
Wim Winters (orgue)
Enregistré en l’Eglise du Bouclier, Strasbourg (2008) – 70’
CD Paraty 309.109 (distribué par Intégral)





La ville de Strasbourg possède un important patrimoine d’orgues de diverses factures, instruments qui ont souvent attiré de grands noms pour des enregistrements discographiques qui ont fait date. Le tout nouvel orgue de l’Eglise Réformée du Bouclier, inauguré en 2007, reste encore peu connu au sein de cette cohorte mais il va probablement pouvoir y jouer un rôle particulier (Bernard Froccroulle est venu enregistrer L’Art de la fugue sur cet instrument en 2010, ce qui n’est certainement pas un hasard).


Quant il s’est agi de remplacer un vieil instrument à bout de souffle, défiguré par un trop grand nombre de restaurations successives, le choix de la paroisse du Bouclier s’est finalement orienté, notamment sur les conseils de Martin Gester, vers un orgue insolite, reconstitution hypothétique de ce que pouvait être un instrument allemand de l’époque et de la zone géographique où Bach a composé son oeuvre. Un instrument baroque doté d’un confort de jeu moderne mais qui frappe immédiatement par une gamme de couleurs singulière, tout particulièrement ici dans la Sonate en trio BWV 530, formidable festival de timbres bizarres, qui font s’entrechoquer les lignes polyphoniques avec une saveur inusitée. Il appartient ensuite à chaque organiste d’essayer de gérer au mieux ces timbres qui sautent aux oreilles (flûtes, bassons, violes, gambes…), palette de couleur d’une vivacité très franche, mais ici le travail de l'organiste d'origine néerlandaise Wim Winters apparaît particulièrement abouti et passionnant.


Programme par ailleurs varié dont on redécouvre les pages successives colorées de registrations originales qui nécessiteraient chaque fois pour les décrire des métaphores gourmandes (il s’agit vraiment d’une sorte de carte de visite conjointe, pour Dominique Thomas, le facteur de l’instrument, et pour l’organiste). Entrée en matière osée avec l’invraisemblable Toccata BWV 540 et son interminable pédale introductive sur un fa grave tenu pendant 70 secondes (effet répété deux fois de suite), le charmant et très vénitien Concerto BWV 596 d’après Vivaldi, une superbe brochette de Chorals célèbres, et enfin le monumental Prélude et fugue BWV 544 pour conclure… ce disque est un régal de bout en bout. Le diapason est baroque évidemment, ce qui peut gêner, mais on s’y habitue vite. En tout cas on évolue dans une ambiance que l’on peut présumer authentique, qui nous présente un Bach juvénile, vif, osant les chocs de couleur et d’harmonies les plus fous. Un maître immense mais pas barbant pour deux sous.


Laurent Barthel

 

 

 

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