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04/05/2011
Kris Defoort: The Woman who walked into doors

Claron McFadden (soprano), Jacqueline Blom (comédienne), Dreamtime, Prometheus Ensemble, Etienne Siebens (direction)
Enregistré en public au Concertgebouw de Bruges (23 septembre 2006) – 82’31
Double album Fuga Libera FUG709 (distribué par Outhere)





Kris Defoort: House of the Sleeping Beauties
Barbara Hannigan (The Woman), Omar Ebrahim (The Old Man), Susanne Duwe, Alice Foccroulle, Susanne Hawkins, Els Mondelaers (The Sleeping Beauties), Dirk Roofthooft (The Old Man), Katelijne Verbeke (Madam), Kris Defoort (piano), Asko / Schönberg, Patrick Davin (direction)
Enregistré en public à la Monnaie, Bruxelles (mai 2009) – 89’56
Double album Fuga Libera FUG708 (distribué par Outhere)





The Woman who walked into doors, premier opéra de Kris Defoort (né en 1959), connaît son petit succès puisqu’il a déjà été exécuté une cinquantaine de fois en Europe (Belgique, France, Allemagne, Irlande, Suisse, Pays-Bas) depuis sa première le 7 novembre 2001 au deSingel d’Anvers. Guy Cassiers, metteur en scène de la création, Marianne Van Kerkhoven et le compositeur se sont inspirés d’un roman au contenu social de Roddy Doyle : après avoir appris que son mari, qu’elle a quitté an auparavant, a été abattu par la police alors qu’il s’apprêtait à assassiner une femme, Paula Spencer se remémore son sinistre passé, marqué par la violence et l’alcool. Le compositeur traite ce sujet quart-mondiste en recourant à un dispositif original : interprétée à la fois par une chanteuse et une actrice, la protagoniste dialogue avec des personnages projetés sur un écran sur lequel figurent les paroles.


Il va sans dire que ce spectacle fondamentalement visuel passe mal au disque: devant recourir au livret (non traduit de l’anglais), l’auditeur se retrouve privé de deux des trois dimensions de cet opéra for soprano, actress and videoscreen. Plutôt recherché, le langage traduit la double formation du compositeur puisque ce dernier adjoint un groupe de jazz (Dreamtime) à un ensemble de musique contemporaine de dimension moyenne (Prometheus Ensemble). Lors du premier contact, une impression de disparité et d’hystérie peut être ressentie et constituer une source d’exaspération mais l’auditeur de bonne volonté se rendra compte, au fur et à mesure, que Kris Defoort est au service tant de l’expression que de la beauté et prendra conscience des courants qui se dessinent dans le répertoire lyrique. Dédoubler le personnage en une chanteuse et une actrice relève de l’expérimentation, avec ses points forts (mise en évidence du langage souvent cru du livret) et faiblesses (prépondérance du parler sur le chanté), mais le coup valait d’être tenté, surtout grâce à Jacqueline Blom dont la la présence écrase parfois celle de Claron McFadden


Fuga Libera ne propose pas l’enregistrement de la création mais celui d’une reprise en septembre 2006 au Concertgebouw de Bruges. La notice, rédigée en français, néerlandais et anglais, comporte quelques photos du spectacle qu’il aurait mieux fallu pérenniser sur un DVD , idéalement inclus dans ce digipack.


Le second opéra, in three nights, a été créé à la Monnaie le 8 mai 2009 mais l’enregistrement est sorti avant celui du premier. Le livret, d’après le roman homonyme de Yasunari Kawabata (1899-1972), prix Nobel de littérature, est lui aussi signé par Guy Cassiers (qui a également conçu la mise en scène), Marianne Van Kerkhoven et le compositeur. Recourant également au processus de dédoublement – le vieil homme est incarné par un acteur et un chanteur –, l’ouvrage convient toutefois mieux au disque, malgré les longs passages parlés, car la production ne recourt pas à un dispositif aussi expérimental. Rédigée en français, néerlandais et anglais, la notice comporte, outre le livret en anglais seulement, un entretien entre Serge Martin et Philippe Boesmans, avec qui le compositeur a développé son métier. Ce dernier, qui prépare un troisième opéra pour le Festival d’Aix-en-Provence (juillet 2013), a bien de la chance que ses deux ouvrages lyriques bénéficient d’une édition discographique digne de ce nom, au contraire de Pierre Bartholomée, pour citer un autre compositeur belge, dont Œdipe sur la route et La Lumière Antigone n’ont pas encore connu les honneurs du disque alors qu’ils le méritent amplement.


Le site de Kris Defoort


Sébastien Foucart

 

 

 

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