About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

03/02/2011
«Essercizi per gravicembalo»
Domenico Scarlatti : Sonates K. 1 à K. 30

Kenneth Weiss (clavecin)
Enregistré à La Casa Uzul de Montserrat, Valence (20-23 mai 2007) – 121’44
Album de deux disques Satirino SR 072 (distribué par Codaex) – Notice de Richard Langham Smith (anglais, espagnol, français et allemand)





Année féconde du point de vue musical s’il en est, 1685 vit notamment la naissance de Domenico Scarlatti (décédé en 1757), sixième fils du compositeur Alessandro Scarlatti (1660-1725). Même s’il a laissé derrière lui un nombre considérable d’ouvrages lyriques qui, peu à peu, sont exhumés par quelque chef ou ensemble passionné (voir ici), ce véritable compositeur européen (né à Naples, finissant ses jours à Madrid, passé notamment par Venise, Rome, Londres, Lisbonne et Séville) reste célèbre pour le monument qu’il a consacré au clavecin, à travers plus de cinq cent cinquante sonates dont on n’a toujours pas fini d’admirer la diversité.


Après le monument (Scott Ross chez Erato) et les dignes héritiers (Pierre Hantaï chez Mirare ou Bertrand Cuiller chez Alpha), pour ne citer que trois parmi les plus belles interprétations existant au clavecin, c’est donc au tour de Kenneth Weiss de se frotter au recueil de sonates publié à Londres en 1738 sous le titre des trente Essercizi per gravicembalo. Le claveciniste américain, également chef d’orchestre, dont on peut dire qu’il est français de cœur puisqu’il enseigne notamment au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, n’est pas un inconnu dans l’œuvre de Scarlatti puisqu’il a déjà enregistré un certain nombre de sonates dans un disque fort réussi paru en 2002 chez Satirino. La présente gravure confirme sans hésitation l’écoute du premier opus: les affinités avec ce compositeur sont réelles et l’interprétation tout à fait séduisante.


Dans sa préface au recueil, Scarlatti écrivait: «Lecteur, que tu sois dilettante ou professeur, ne cherche pas dans ces compositions une profonde érudition, mais plutôt un jeu ingénieux avec l’art, qui te familiarisera avec la maîtrise du clavecin»: c’est exactement ce que l’on ressent à l’écoute de l’interprétation de Weiss. Le toucher est toujours délicat, parfois nonchalant tellement le claveciniste américain semble se jouer des difficultés techniques qui ne manquent pas d’émailler ces partitions. Particulièrement remarquables, l’interprétation des sonates K. 1, K. 7 (aux accents et ruptures incessants), K. 12 (la poursuite initiale entre les deux mains de l’instrumentiste finissant en une superbe plénitude sonore), K. 18, K. 26, K. 27 et, surtout, la K. 25, absolument bouleversante par sa mélancolie et la simplicité de sa mélodie. Qu’on nous permette d’être un tant soit peu moins convaincu par les sonates K. 8, jouée un peu trop rapidement (de même pour la sonate K. 9) et qui sonne beaucoup mieux au piano (notamment sous les doigts d’Ivo Pogorelich dans son fabuleux disque publié chez Deutsche Grammophon). De même, on regrettera une sonate K. 21 un peu trop dolente, manquant visiblement de dynamisme, une K. 11 assez peu inspirée et une K. 13 quelque peu pincée au sens où elle s’avère plus fanfaronnante que séduisante.


Pour autant, on ne peut que saluer le travail global accompli par Kenneth Weiss, dont le disque a précédé toute une série de récentes parutions, prouvant ainsi que l’œuvre de Scarlatti a encore de beaux jours interprétatifs devant elle.


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com