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02/25/2011
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano, opus 61a
Carl Philipp Emanuel Bach : Concerto pour piano en ut mineur, Wq. 43/4, H. 474

Dmitri Bashkirov (piano), Orchestre de chambre de Lausanne, Péter Csaba (direction)
Enregistré à Lausanne (30 avril-2 mai 2010) – 57’16
Claves CD 50-1010 (distribué par Intégral)





Si les intégrales des Concertos pour piano de Beethoven s’en tiennent généralement aux cinq numérotés, son catalogue en contient cependant deux autres (sans compter quelques mouvements isolés ou inachevés): outre un concerto de jeunesse en mi bémol (1784), il a réalisé en 1808, entre les Quatrième et Cinquième Concertos, une adaptation pour piano et orchestre de son Concerto pour violon (1806).


Bien qu’enregistrée à plusieurs reprises, cette version demeure assez peu connue et très rarement donnée en concert. Dans sa remarquable notice de présentation (en anglais, allemand et français), Etienne Barilier ne dissimule pas le caractère frustrant et imparfait de cette adaptation, dont il remarque très justement qu’elle «est une transposition bien plus qu’une transcription», tant la partie soliste demeure presque toujours plus violonistique que pianistique. Il fallait donc un interprète de la finesse de Dmitri Bashkirov, soutenu par un accompagnement hélas un peu statique et empesé, pour s’efforcer de s’approcher du chant du violon. Restent toutefois les cadences spécifiquement conçues par Beethoven pour cette nouvelle mouture, en particulier celle pour le premier mouvement, avec timbales obligées, dont l’originalité a inspiré certains de ceux qui ont écrit des cadences pour la version originale du concerto.


Le complément de ce bref disque n’est pas non plus ordinaire, en ce sens qu’on n’attend pas un piano moderne dans le quatrième des six concertos dits «de Hambourg» publiés en 1772 par Carl Philipp Emanuel Bach. Mais cela devait bien arriver, maintenant que les pianistes se sont réapproprié jusqu’à Couperin et Rameau. Cela étant, il faudra d’autres tentatives que cet enregistrement honnête mais trop lisse pour parvenir à faire oublier ceux qui, au cours des dernières décennies, se sont imposés au clavecin dans cette musique si imprévisible et inventive (Leonhardt, van Asperen, Staier).


Simon Corley

 

 

 

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