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02/08/2011
Gustav Mahler : Symphonie n° 5

London Symphony Orchestra, Valery Gergiev (direction)
Enregistré en public au Barbican Center de Londres (24 et 26 septembre 2010) – 70’46
SACD hybride LSO Live LSO0664 (distribué par Harmonia mundi) – Notice trilingue (anglais, français, allemand) de Stephen Johnson





L’intégrale mahlérienne de Valery Gergiev et du Symphonique de Londres parviendra à son terme avec l’enregistrement, à la fin de l’année du centenaire de la mort de Gustav Mahler (1860-1911), de la Neuvième symphonie. ConcertoNet a déjà rendu compte des Première, Deuxième, Troisième, Quatrième, Sixième, Septième et Huitième symphonies, rendant à chaque fois hommage à la qualité technique de l’entreprise mais déplorant l’irrégularité de la réussite interprétative. La présente Cinquième symphonie (1902) – enregistrée à un volume sonore un peu trop bas – se placera à coup sûr parmi les meilleurs moments de cette intégrale sur le vif. Continuant de bénéficier d’un orchestre aux qualités (souplesse et réactivité, puissance et précision) toujours aussi adaptées à l’univers mahlérien, elle trouve, en effet, le ton juste entre la profusion des détails – qui ne prennent jamais le pas sur la cohérence de l’ensemble – et l’évidence du propos. Un propos qui repose sur des tempos mobiles mais pas arbitraires, véhéments sans paraître ostentatoires.


Bien que certains passages – trop alanguis – de la «Marche funèbre» semblent plus somnolents, on est généralement captivé par les moments d’emphase, qui prennent aux tripes dans le «Stürmisch bewegt, mit grösster Vehemenz» (l’extraordinaire vivacité des cordes londoniennes – réagissant au quart de tour à leur directeur musical – y est pour beaucoup) tout comme dans le Scherzo central (véloce mais jamais brouillon, au final presque frénétique). Le Rondo final, surtout, paraît avancer sans fin jusqu’à un dénouement en forme d’apothéose, enlevé et virtuose, alternant fulgurances sans emballement et rémissions sans chute de tension. Navigant jusqu’aux rives de l’alanguissement sucré sans toutefois s’y abîmer, l’Adagietto est probablement le mouvement qui suscite le moins le sentiment d’évidence entourant l’interprétation des autres parties de la symphonie. Il surprend, en réalité, par un étirement objectif des phrasés qui parvient pourtant à se concilier avec une perpétuelle mobilité dans le déroulé. La richesse d’archet et le frémissement permanent des cordes évoquent comme une ondulation – celle d’eaux noires et empoisonnées. Une vision puissante et très équilibrée de la Cinquième de Mahler.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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