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02/03/2011
Philippe Hersant : Ephémères – Musical humors
Alice Ader (piano), Arnaud Thorette (alto), Orchestre de Paris-Sorbonne, Johan Farjot (direction)
Enregistré en public au Château de Lavérune, Hérault (21 mars 2010) [Ephémères] et au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne (16 mars 2009) – 57’48
Triton TRI331170 (distribué par Intégral)
Triton défend actuellement la musique de Philippe Hersant (né en 1948). Publié simultanément avec un album comportant quelques unes de ses « Musiques à un, deux ou trois » instruments (voir ici), celui-ci, accompagné de notes du compositeur (en français et anglais), réunit deux œuvres captées en présence du public. Dédié à Alice Ader, Ephémères (1999-2003) consiste en un recueil de vingt-quatre pièces relativement brèves – de moins d’une minute à quatre minutes – et inspirées par des haïkus de Basho, Sora et Seishi. Ces brefs poèmes, qui se focalisent sur des choses toutes simples, presque insignifiantes, sont reproduits dans la notice. L’écoute de cette musique en regard de ces textes ouvrent probablement des perspectives à ceux qui y sont sensibles. Peu aventureuse mais recherchée, possédant le pouvoir d’évocation d’un Debussy, ces pages concises, intimes et très belles séduisent aisément grâce à des effets sonores qui jouent sur les effets de résonance et évitent l’anecdotique, ce que le support littéraire pouvait a priori laisser craindre . L’écoute n’engendre guère de monotonie grâce à une dynamique variée entre les pièces, un ton personnel, une expressivité ainsi qu’une profondeur que l’interprète défend de façon admirable et précise.
Musical humors (2003) emprunte son titre à un recueil de pièces pour viole de gambe de Tobias Hume, un militaire versé dans la composition qui inspire manifestement Philippe Hersant puisqu’il est l’auteur d’une Pavane pour alto seul (1985) qui exploite également un motif de son First part of Ayres – Captain Humes Musicall Humors. Conçue pour orchestre à cordes et alto solo, cette œuvre d’un quart heure, plutôt consonante et à la découpe nette, entend traduire les sautes d’humeur dont Hume était semble-t-il coutumier. Elle ne laisse néanmoins aucune impression de disparité et d’incohérence grâce à une science de la composition inventive et rigoureuse. Sans se caractériser par un langage neuf, Musical Humors s’écoute et se réécoute avec délectation. Dédié à l’Orchestre national de chambre de Toulouse et à Gérard Caussé, l’ouvrage est cependant ici exécuté avec brio et engouement par Arnaud Thorette, accompagné par l’Orchestre de Paris-Sorbonne sous la baguette de son directeur musical et artistique Johan Farjot. Il faut néanmoins s’accommoder d’une prise de son désagréable, réalisée lors d’une répétition publique dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, malheureusement connu pour son acoustique généreusement réverbérée.
Le site de Philippe Hersant
Le site d’Alice Ader
Sébastien Foucart
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