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01/23/2011
Claude Debussy : Estampes – L’Isle joyeuse
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition

Juliana Steinbach (piano)
Enregistré au Mediencampus Villa Ida, Leipzig (20-22 janvier 2010) – 55’29
Paraty 110.111 (distribué par Intégral) – Notice de présentation en français et anglais





Déjà repérée dans ces colonnes (lire ici, ici et ici), la pianiste d’origine brésilienne Juliana Steinbach (née en 1979) propose un énième enregistrement des Tableaux d’une exposition (1874) de Moussorgski. On cherche en vain l’intérêt de cette gravure hésitant entre le scolaire («Bydlo», «Ballet des poussins dans leurs coques», «Catacombae») et le pesant («Promenade», «La cabane sur des pattes de poule»). Et l’on s’ennuie ferme à l’écoute de cette frappe – sur piano Blüthner – à la fois décolorée («Tuileries», «Limoges. Le marché») et sans ampleur («Gnomus», «Samuel Goldenberg et Schmuyle», «La grande porte de Kiev»). Quel est l’intérêt d’un tel disque dans un contexte discographique récemment enrichi par l’admirable version de Leif Ove Andsnes mais assurément surchargé?


Les Debussy intéressent davantage, Juliana Steinbach paraissant offrir – de son toucher alerte et frais – un regard complémentaire au sein d’une discographie qui n’appelle qu’à s’enrichir (à côté des grandes références que sont Arrau, Richter ou Kocsis dans les Estampes et Gieseking, François ou Gulda pour L’Isle joyeuse). Ainsi les Estampes (1903) sont-elles dessinées d’un jeu à l’articulation conquérante et perlé de belles dynamiques... mais qui délivre une averse plutôt asséchée (par le voyage andalou qui précède?) dans «Jardins sous la pluie» tout comme dans L’Isle joyeuse (1904). De même regrette-t-on un certain manque de délicatesse et de profondeur dans les résonnances de «Pagodes». «La Soirée dans Grenade» s’impose comme le meilleur moment du disque. Atrophiant quelque peu l’émotion, l’économie du son et de la pédale qu’y impose Juliana Steinbach constitue une option étonnante, forçant à la concentration dans l’écoute. Elle contribue à tremper ces Estampes dans l’encre du réel plutôt que dans celle de l’évocation, rejoignant le désir du compositeur qu’Adélaïde de Place rappelle dans son impeccable notice: «j’essaie de faire en quelque sorte des réalités, ce que les imbéciles appellent Impressionnisme».


Le site de l’album
Le site de Juliana Steinbach


Gilles d’Heyres

 

 

 

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