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12/06/2010
Johannes Brahms : Variations sur un thème de Haydn, opus 56a – Concerto pour piano n°1, opus 15
Plamena Mangova (piano)
Orchestre national de Belgique, Walter Weller (direction)
Enregistré à la Salle Henry Le Bœuf, Bruxelles (novembre 2009 [Variations] et juin-juillet 2010) – 70’15
Fuga Libera FUG573 (distribué par Harmonia mundi)
Depuis 2006, les disques de l’Orchestre national de Belgique paraissent régulièrement chez Fuga Libera à raison d’une nouveauté à l’approche des fêtes de fin d’année. Directeur musical jusqu’en 2012, Walter Weller avait entamé cette politique discographique avec un bon album entièrement consacré à Glazounov, suivi par une des plus belles réussites jusqu’à présent, un programme tout Martinů particulièrement bien conçu. Une vie de héros svelte et à taille humaine est parue dans les bacs fin 2008 (voir ici) avant une passionnante Symphonie « Asrael » de Suk (l’année dernière).
Le chef autrichien fait régulièrement travailler les musiciens dans Brahms, cette fois-ci au programme. Soliste du Burleske voici deux ans, Plamena Mangova s’illustre dans le Premier Concerto dont elle expose les idées avec un soucis maniaque de l’intelligibilité, un des traits saillants de son interprétation. Autres vertus témoignées par cette musicienne éprise de rigueur, le sens de la construction et du relief, qui confèrent à cette œuvre-fleuve toute son envergure, tandis que les nuances qu’elle apporte en dévoilent le contenu poétique et méditatif. Sur ce point, l’Adagio suscite cependant quelques réserves : trop ferme, il ne constitue pas le meilleur moment d’une prestation dans l’ensemble profonde et évocatrice. Engagé voire pugnace quand la musique l’appelle, l’orchestre s’impose par son assurance et sa robustesse mais si le niveau instrumental s’avère conforme à son niveau actuel, la transparence et la précision dans les détails viennent parfois à manquer.
Un grand maestro est toutefois à l’œuvre : relançant sans cesse le discours, il dose la dynamique avec science et opte pour des tempi indéniablement justes ; à titre d’exemples, l’introduction imposante mais posée du Maestoso qui précède la magnifique entrée du soliste, passage magique entre tous, et le Rondo, preste sans courir la poste. Une prise de son plus spacieuse aurait valorisé davantage ce travail de fond mais elle a le mérite de ne pas défavoriser le pianiste au détriment de l’orchestre, tous deux engagés dans une confrontation stimulante. Enregistrées quelques mois auparavant, les Variations sur un thème de Haydn complètent idéalement ce disque. Les pupitres se montrent sous un jour également favorable tandis que Walter Weller circonscrit cette lecture aussi volontaire que rigoureuse en captant l’attention dès un Choral de saint Antoine énoncé sans traîner. Agrémentée d’un texte de présentation personnel et fouillé du producteur, Michel Stockhem, cette nouveauté ne démérite pas au sein d’une série toujours aussi agréable à suivre.
Sébastien Foucart
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