About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

11/09/2010
«Lust und Vergnügen»
Georg Philipp Telemann : Trio n° 12 en mi bémol majeur – Sonates pour basson en fa mineur et en mi mineur – Sonates pour hautbois en si bémol majeur et en mi mineur – Partita n° 4 en sol mineur

David Walter (hautbois), Fany Maselli (basson), Mathieu Dupouy (clavecin), Rémi Cassaigne (théorbe), Valérie Dulac (violoncelle)
Enregistré à l’auditorium de Dijon (septembre 2007) – 62’23
Hérisson LH03 (distribué par Codaex) – Notice bilingue (français et anglais) de Mathieu Dupouy





Georg Philipp Telemann (1681-1767) est l’auteur d’une œuvre instrumentale très importante et fort diversifiée. Outre de multiples concertos, suites pour orchestre, ouvertures, musique de circonstance, il a également composé plusieurs pièces de musique de chambre. De plus, point commun qu’il partage avec quelques compositeurs de l’époque (notamment Antonio Vivaldi), il compose pour un large éventail d’instruments, qu’il s’agisse de la famille des cordes ou de celle des vents. En l’espèce, voici un disque qui permet de jeter un nouvel éclairage sur cette œuvre foisonnante en écoutant plusieurs pièces destinées au hautbois ou au basson. Ce qui frappe à leur écoute, c’est, en premier lieu, leur simplicité: point de virtuosité inutile ici, point de virtuosité du tout d’ailleurs... Cela ne doit pas nous étonner puisque Telemann lui-même écrivait: «un morceau contenant des pages merveilleuses mais bien des passages difficiles, est un fardeau à exécuter et provoque souvent des contorsions (…). Ce qui est facile rend service à tous, et il est préférable de s’en tenir là.» (cité par Gilles Cantagrel, Georg Philipp Telemann, paru dans l’excellente collection «Mélophiles» aux Editions Papillon).


L’instrument principalement mis en valeur ici est donc le hautbois, remarquablement tenu par David Walter. Le Douzième Trio, comptant quatre mouvements, débute ainsi par un très beau Largo où le soliste dialogue harmonieusement avec les autres protagonistes (violoncelle, clavecin notamment), les deux Vivace (deuxième et quatrième mouvements) étant de facture relativement classique pour l’époque. Le Mesto (troisième mouvement) reprend, quant à lui, la profondeur du mouvement initial, le clavecin servant ici d’instrument de référence pour les autres musiciens. La Sonate en si bémol majeur offre, quant à elle, l’occasion d’un dialogue intéressant entre le hautbois, soliste principal, et le basson, les autres instruments étant davantage en retrait. Le dialogue devient ensuite trio, les traits du basson étant en effet doublés en plus d’une occasion par le clavecin dans le deuxième mouvement Allegro (de même qu’il double le hautbois dans le Cantabile), un parfait équilibre étant ainsi trouvé parmi les trois protagonistes, le hautbois ne se voyant pas toujours confier le premier rôle. Quant au dernier mouvement Vivace, il rappelle l’influence de la musique italienne, et notamment de Vivaldi, sur une grande partie des compositeurs européens de l’époque. La Sonate en mi mineur pour hautbois tisse, quant à elle, des liens évidents avec l’œuvre orchestrale de Telemann: ainsi, le deuxième mouvement, un véloce Allegro, et le Vivace conclusif rappellent-t-ils certains traits entendus dans tel ou tel concerto destiné au hautbois ou à la flûte à bec. La dextérité de David Walter est évidente et sert au mieux cette musique dont, encore une fois, on admire les effets compte tenu de la simplicité des traits.


Antonio Vivaldi (1678-1741), encore lui, a été un des principaux musiciens qui, à l’époque baroque, ont composé des pièces spécifiquement destinées au basson, instrument qui, jusque-là, était plus souvent destiné à assurer une partie du continuo des concertos. Telemann a donc également pris soin de composer pour cet instrument; s’il y recourt dans certaines pièces pour orchestre (sa célèbre Tafelmusik par exemple), voici ici trois œuvres de musique de chambre qui lui sont spécifiquement destinées. La Sonate en fa mineur débute ainsi par un magnifique Triste, mouvement mélancolique qui joue là aussi davantage sur les sonorités (la profondeur du basson rejoignant celle du violoncelle) que sur la technique. La jeune Fany Maselli (née en 1979) aborde cette œuvre avec humilité, laissant la musique s’épanouir sans en rajouter, avant de s’engager dans un sentier plus mutin, un très bel Allegro où la soliste converse de manière très harmonieuse avec le clavecin et le violoncelle. Composée dans la tonalité de mi mineur, la deuxième sonate pour basson présentée ici débute par un très beau Cantabile, accompagné avec douceur par Rémi Cassaigne au théorbe, qui sert de véritable marchepied à un Allegro enjoué.


Quant à la Quatrième Partita en sol mineur, il s’agit d’une œuvre en sept mouvements, tous brefs (deux seulement dépassant les deux minutes), qui fait intervenir les cinq instrumentistes. Le hautbois se voit confier le rôle principal dans le Grave initial, ainsi que dans le premier air, un Allegro scandé comme une marche, le second Allegro étant davantage joué sur un registre galant. Cette œuvre est certainement la plus immédiatement séduisante au sein de ce disque très bien réalisé qui, même s’il ne nous fait pas oublier la richesse et l’inventivité autrement plus grandes et séduisantes de ses œuvres orchestrales, permet ainsi d’approfondir notre connaissance d’un des plus grands compositeurs de l’époque baroque.


Le site de David Walter


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com