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11/08/2010
Vincenzo Bellini : Il Pirata
Lucia Aliberti (Imogene), Roberto Frontali (Ernesto), Stuart Neill (Gualtiero), José Guadalupe Reyes (Itulbo), Kelly Anderson (Goffredo), Hermine May (Adele), Chœur et Orchestre de l’Opéra allemand de Berlin, Marcello Viotti (direction)
Enregistré à Berlin (juillet 1994) – 144’35
Album de deux disques Berlin Classics 0011152BC (distribué par Intégral) – Notice trilingue, pas de livret





La discographie du Pirate se limite à deux noms prestigieux : Callas et Caballé, superbes mais trop mal entourées pour qu’on puisse parler de références. Cette réédition de la version berlinoise de Marcello Viotti ne résoudra pas la question. Le chef, pourtant, montre un sens certain du théâtre et des atmosphères, malgré quelques lourdeurs, dues peut-être à un orchestre peu familier de ce répertoire. Mais Lucia Aliberti ne peut se mesurer à ses devancières dans un rôle terrible d’authentique soprano dramatique d’agilité, celui de sa créatrice Henriette Méric-Lalande – une Scotto, une Sutherland, qui pourtant abordèrent Norma, n’osèrent pas Imogène, tandis qu’une Renée Fleming, de son côté, s’y égarait complètement. La soprano italienne, elle, fait exactement ce qu’il ne faut pas faire : imiter Callas sans en avoir ni les moyens ni le génie. Phrasés évanescents, couleurs pauvres, nuances détimbrées, vocalises sans éclat : il n’y a rien à sauver de ce chant fabriqué et de cette voix qui voudrait se donner une puissance qu’elle n’a pas.


Stuart Neill, en revanche, s’en sort avec les honneurs, quand Gualtiero était fait sur mesure pour les aigus et l’aisance à vocaliser de Rubini. Si l’on peut rêver voix plus légère, timbre plus soyeux et plus solaire, aigu plus séduisant, il chante avec style, se coule élégamment dans la phrase bellinienne, connaît le legato, incomparablement meilleur que Pier Miranda Ferraro ou Barnabé Marti – monsieur Caballé. Roberto Frontali manque de raffinement, solide et rien de plus, avec des vocalises laborieuses, alors que Tamburini chantait l’Assur deSémiramis, pas rebelle à la nuance cependant – il essaie de chanter piano la première partie du duo avec Imogene -, préférable en tout cas à Costantino Ego ou Piero Cappuccilli. On attend toujours la version du Pirate… avec les reprises des cabalettes du premier air de Gualtiero et de celui d’Ernesto.


Didier van Moere

 

 

 

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