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10/30/2010
Ludwig van Beethoven : Septuor, opus 20 (arrangement Crusell)
Bernhard Henrik Crusell : Fantasie över Svenska Nationalmelodier

Östgöta Blåsarsymfoniker, Olof Boman (direction)
Enregistré au Conservatoire d’Östgöta (9-11 [Septuor] et 26 janvier 2007) – 55’41
Disque Sterling CDS – 1080 – 2 (distribué par DistrArt) – Notice trilingue (suédois, anglais, allemand) de Fabian Dahlström





Bernhard Henrik Crusell (1775-1838) est un compositeur finlandais qui, en vérité, a fait l’essentiel de sa carrière en Suède comme musicien militaire d’abord, ensuite comme clarinettiste à l’Opéra royal de Stockholm. Clarinettiste virtuose, compositeur ayant un certain talent (il étudia quelques mois à Paris sous la houlette de Gossec), il est aujourd’hui célèbre pour avoir composé de magnifiques œuvres pour son instrument de prédilection, qu’il s’agisse de pièces avec orchestre (on écoutera ainsi ses trois concertos par l’excellent Antony Pay et l’Orchestre de l’Age des Lumières dans un disque paru il y a quelques années chez Virgin Veritas) ou de musique de chambre (notamment de très beaux quatuors).


Il fut également un arrangeur de talent comme le prouve la première œuvre de ce disque, une version pour instruments à vent du Septuor de Ludwig van Beethoven (1770-1827). Cette œuvre magnifique, datant des années 1799-1800, dédiée à l’Impératrice Marie-Thérèse, est normalement destinée à une clarinette, un basson, un cor, un violon, un alto, un violoncelle et une contrebasse même si son auteur en fit une transcription, dès 1803, pour clarinette, violoncelle et piano. En l’espèce, c’est une version pour instruments à vent qu’il nous est ici donné d’entendre avec l’ensemble d’instruments à vent de l’Orchestre symphonique d’Östgöta. Et pour quel résultat! L’ensemble est tout simplement désastreux. Une clarinette techniquement défaillante dans les aigus (que ce soit dans l’Adagio – Allegro con brio ou dans l’Adagio cantabile), un son de clarinette d’une rare laideur dans le medium (là encore dans l’Adagio cantabile), des clarinettes dont le détaché rappelle celui qu’on est capable de faire après deux ou trois mois de pratique de l’instrument (dans le Tema con variazoni), un cor qui rate ses moindres traits lorsqu’ils s’avèrent un tant soit peu techniques (à 5’ dans le véritablement maltraité Adagio), une trompette aux multiples difficultés techniques (dans le Tempo di Menuetto)... Bref, comment un éditeur a-t-il pu accepter de laisser publier un tel disque? On se le demande et, très rapidement, on revient à la version originale de Beethoven par l’Octuor de Vienne chez Decca, histoire de ne pas détester cette œuvre pour le reste de sa vie!


Que dire ensuite de la Fantaisie sur des mélodies suédoises traditionnelles (1836)? Pas grand-chose: pièce de petite envergure, mêlant instruments à vent (bois et cuivres) et percussions (triangle, caisse claire), elle fait irrémédiablement penser à ces morceaux que les fanfares jouaient au début du XXe siècle sous les kiosques des jardins publics, distrayant ainsi les promeneurs par un beau dimanche ensoleillé... Si la première partie est plutôt intéressante à écouter (une belle clarinette côtoyant ainsi une agréable flûte), le reste est à l’image de l’œuvre précédente: des aigus criards (notamment chez la clarinette), une technique à la limite du professionnalisme (on y entend notamment des glissandi du plus mauvais goût), auxquels on peut ajouter un intérêt musicologique très limité.


En bref, un disque totalement inutile (même s’il s’agit là d’enregistrements en première mondiale), dont on se demande encore une fois comment on a pu oser le publier.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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