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10/22/2010
Georges Bizet : Carmen
Anna-Caterina Antonacci (Carmen), Andrew Richards (Don José), Anne-Catherine Gillet (Micaëla), Nicolas Cavallier (Escamillo), Francis Dudziak (Le Dancaïre), Vincent Ordonneau (Le Remendado), Matthew Brook (Zuniga), Riccardo Novaro (Moralès), Virginie Pochon (Frasquita), Annie Gill (Mercédès)
Adrian Noble (mise en scène)
The Monteverdi Choir, Maîtrise des Hauts de Seine
Orchestre Révolutionnaire et Romantique, John Eliot Gardiner (direction)
DVD FRA, Opéra comique
Après une première livraison peu convaincante (lire ici), l’Opéra comique publie un DVD emblématique puisqu’il s’agit de Carmen, créée dans ce théâtre en 1875. La réussite est au rendez-vous car cette production de la saison 2008-2009 relève le défi central dans cette œuvre : trouver un rôle-titre à la hauteur. C’est le cas avec Anna-Caterina Antonacci, révélée au public parisien dans Les Troyens au Châtelet en 2004. Sa présence exceptionnelle, son charme hypnotisant, la clarté de sa diction, la richesse de son timbre, son aisance sur tout le registre en font incontestablement une des grandes Carmen contemporaines. Le Don José d’Andrew Richards s’avère excellent, même si l’on peut déplorer son léger accent anglophone, tandis que la Micaela d’Anne-Catherine Gillet est lumineuse et possède une exquise prononciation. Avec John Eliot Gardiner à la direction, ça ne traîne pas et c’est tant mieux, d’autant qu’il dirige une formation sur instruments d’époque, au son plus acéré et vif, le résultat est grisant. Le chœur fait preuve d’une remarquable clarté, il faut le signaler. Nous sommes ici au plus près du texte, c’est une version, au sens propre, de référence. Tout juste reprochera-t-on une mise en scène uniformément sombre et à décor unique, ce qui distille une certaine monotonie, rattrapée par des personnages théâtralement très présents. Si le livret est limité (on aurait aimé une courte biographie des protagonistes), on apprécie les (trop rapides) vingt minutes de bonus où s’expriment le chef d’orchestre, Jérôme Deschamps (le directeur de l’opéra), et Agnès Terrier (la dramaturge de la maison, qui nous parle du contexte de la création).
Quelques photos de la production
Philippe Herlin
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