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10/10/2010
Arvo Pärt : Symphonie n° 4 (*) – Kanon Pokajanen (extraits)

Los Angeles Philharmonic, Esa-Pekka Salonen (direction) (*), Eesti Filharmoonia Kammerkoor, Tõnu Kaljuste (direction)
Enregistré à Tallinn (juin 1997 [Kanon Pokajanen]) et en public à Los Angeles (janvier 2009) – 50’
ECM 2160 476 3957 – Notice en allemand et anglais





L’impression laissée par ce disque est mitigée. Non seulement le minutage est excessivement bref mais l’un des deux enregistrements qui y figurent est ancien et n’est présenté ici que pour compléter à l’évidence la symphonie qui donne son nom à l’album, et encore sous forme d’extraits, la notice est d’une indigence bien triste, les idées musicales d’Arvo Pärt (né en 1935) ne paraissent pas vraiment renouvelées dans son dernier opus symphonique, et leur pauvreté, voire leur naïveté, est parfois étirée de façon démesurée au point de risquer de tomber dans le vide. Pourtant les enregistrements sont exemplaires.


La Quatrième symphonie (2008), pour cordes et percussions, constitue en effet un retour au fameux tintinnabulisme du célèbre compositeur estonien marqué par des à-plats monochromes sans fin mais il parvient heureusement à s’en départir notamment dans les deuxième et troisième mouvements. Après le premier, sombre et théâtral, plombé par le registre grave des contrebasses utilisées à outrance, les puissants pizzicatos du deuxième, sortes de spasmes provoqués par la peur et le froid, aboutissent ainsi à des paysages désolés impressionnants tandis que le troisième s’achève sur une marche à la fois inexorable et chaotique où les violons semblent percer comme des aiguilles un pauvre hère qui avance vers son destin tragique. Mais l’interprétation, captée en public lors de sa création – ce qui nous vaut, mais ce n’est en rien gênant, quelques bruits de partition – est extraordinairement maîtrisée par Esa-Pekka Salonen et son Orchestre philharmonique de Los Angeles. Leur implication s’explique parce qu’ils font partie des commanditaires de l’œuvre, dédiée, ce qui peut surprendre, à l’oligarque russe emprisonné au fin fond de la Sibérie depuis 2005 à la suite de l’affaire Ioukos, Mikhaïl Khodorskovsky. La réussite provient surtout du fait que le chef finlandais parvient à donner un poids, une densité, de même qu’une unité vraiment phénoménaux à ces pages pourtant inégales et à tenir sans problème ces vastes étirements tandis que la somptuosité instrumentale des différents pupitres force l’admiration sans nuire pour autant à une spiritualité que le chef fait apparoir en parfaite cohérence avec l’esprit d’Arvo Pärt.


On retrouve au demeurant cette maîtrise et cette spiritualité presque magique dans le Kanon Pokajanen (1995/1997), interprété là aussi par ses dédicataires, le Chœur de chambre philharmonique d’Estonie et son fondateur, Tõnu Kaljuste. Malgré ses qualités, on doit pourtant regretter qu’il ne s’agisse que d’un modeste extrait d’un quart d’heure d’un double album publié il y a dix ans chez le même éditeur.


Un site consacré à Arvo Pärt
Le site d’Esa-Pekka Salonen
Le site de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles
Le site du Chœur de chambre philharmonique d’Estonie
Le site de Tõnu Kaljuste


Stéphane Guy

 

 

 

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