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10/03/2010
Robert Schumann : Quintette pour piano et cordes, opus 44 – Quatuor pour piano et cordes, opus 47
Gordan Nikolitch, Daishin Kashimoto (violon), Lise Berthaud (alto), François Salque (violoncelle), Eric Le Sage (piano)
Enregistré à la Salle philharmonique de Liège (novembre 2009) – 57’13
Alpha 166 (distribué par Harmonia mundi)
Souvent réunis (tonalité identique, proximité chronologique), le Quintette pour piano et le Quatuor pour piano devaient figurer tôt ou tard dans la série qu’Eric Le Sage consacre, seul ou accompagné, à l’œuvre pour piano ainsi qu’à la musique de chambre de Schumann.
Voilà qui est accompli dans ce dixième et avant-dernier volume, enregistré, comme le précédent, dans la Salle philharmonique de Liège. Gordan Nikolitch, Daishin Kashimoto, Lise Berthaud, François Salque et Eric Le Sage apportent dans le Quintette l’envergure, le souffle et la puissance requis. Plus brillant qu’éclatant, le propos se fait volontiers âpre voire anguleux (Allegro ma non troppo). Les musiciens enrichissent le catalogue avec une version plutôt impressionnante et présentant du relief, de la saine vigueur (Scherzo) et, de façon générale, du tempérament. L’imagination ne manque pas, les moyens s’avèrent considérables (cohésion, exactitude des échanges), à l’exception de la sonorité d’ensemble, de séduction variable, notamment dans un In modo d’una Marcia relativement tendu, déséquilibré et accusant des passages creux et peu naturels.
Prenant, solidement élaboré et d’une belle hauteur de vue, le Quatuor, sans Daishin Kashimoto, se caractérise par un ton également ferme et alerte. Les interprètes en creusent remarquablement le profil dynamique et mènent le discours avec intensité (Finale) tout en recourant à des choix de tempi opportuns et en variant le propos (Scherzo éveillé, Andante cantabile chanté et décontracté). Dans chacun de ces piliers du répertoire, Eric Le Sage se distingue une fois de plus par son jeu limpide, scintillant et d’une superbe présence.
La politique éditoriale de la série se poursuit à un niveau de qualité constant : interprétation de haut vol, digipack séduisant, texte de présentation, comme d’habitude, de Brigitte François-Sappey, tableau de la couverture pertinemment choisi et commenté par Denis Grenier. Néanmoins, l’orthographe du nom de l’altiste fluctue : Berthaud sur la couverture, Bertaud dans le livret et Berhaud sur la tranche...
Sébastien Foucart
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