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08/18/2010
Henri Collet : Album d’Espagne – « El Escorial », poème symphonique – Chants de Castille – Danses de Castille – Clavelitos
Isabelle Oehmichen (piano)
Enregistré à Paris (octobre 1997) – 63’08
Marcal 981001 (distribué par Intégral)
Les connaisseurs de la musique française savent probablement le rôle que joua Henri Collet (1885-1951) en faveur du Groupe des Six – le terme est de lui – mais le connaissent-ils vraiment? Soucieux de défendre la musique de son temps, il négligeait d’en faire de même avec la sienne si bien qu’elle reste encore largement à découvrir. Relancé par Intégral, ce disque enregistré en 1997, et doté d’une notice trilingue de Jean Gallois, comporte des œuvres pour piano inspirées de l’Espagne pour laquelle ce compositeur, critique mais également romancier nourrissait une passion. Il rédigea d’ailleurs une thèse sur la «Mystique musicale espagnole au XVIe siècle» et, à l’instar de Bartók et Canteloube ailleurs en Europe, récolta et étudia les chants populaires ibériques.
Renfermant des pages plutôt brèves (parfois moins d’une minute), les cinq cahiers, solidement exécutés par Isabelle Oehmichen, méritent davantage qu’une attention polie. Profondément ancrés en terre espagnole, ils ne sauraient être qualifiés d’espagnolades, terme trop péjorativement connoté. Si l’un d’entre eux était mêlé dans un récital parmi Granados, Albéniz ou de Falla, il ne pâlirait pas. L’écoute en continu, guère lassante, révèle une écriture travaillée, voire décantée, et tour à tour raffinée, rustique, brillante, mordante, astringente ou encore touchante. Ménageant de beaux instants de méditation, l’Album d’Espagne (1945) synthétise l’indéniable savoir-faire de Collet tandis que le poème symphonique (sic) El Escorial (1910), les Chants de Castille (1920), concis et allant droit au but, les Danses de Castille ainsi que les réjouissants et entraînants Clavelitos procurent bien du plaisir.
Le site d’Isabelle Oehmichen
Sébastien Foucart
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