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07/20/2010
Vittorio Monti : Czárdás
Maurice Ravel : Tzigane – Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré (arrangement Chilly Gonzales) – Blues, extrait de la Sonate pour violon et piano n° 2 (arrangement Chilly Gonzales)
Georges Enesco : Sonate pour violon et piano n°3 « dans le caractère populaire roumain », opus 25
Pablo de Sarasate : Airs bohémiens, opus 20 (arrangement de Jean-Frédéric Neuburger)
Georges Boulanger : Avant de mourir (arrangement de Chilly Gonzales)

Sarah Nemtanu (violon), Chilly Gonzales (piano, orgue farfisa, batterie, percussion), Romain Descharmes (piano), Iurie Morar (cymbalum), Lyodoh Kaneko, Guillaume Barli, Pierre Fouchenneret, Tiphaine Gaigne, Virginie Buscail, Young-Eun Koo, Alexandra Jouannie, Nathalie Crambes (violon), Lise Berthaud, Delphine Tissot (alto), Christophe Morin, Jérôme Lefranc (violoncelle), Maria Chirokoliyska (contrebasse), Armand Amar (triangle), Aurélien Azan Zielinski (direction)
Enregistré aux Studios Babel de Montreuil-sous-Bois et à la Cité de la musique de Paris (janvier, mars 2010) – 60’03
Naïve V 5235





« Gypsic » ? Un néologisme imaginé par Sarah Nemtanu pour la carte blanche que lui ont accordée Naïve et son producteur. La violoniste souhaitait axer cet album sur ses origines franco-roumaines tout en croisant les genres et en soulignant la dimension « folklorique » de cette musique, comme elle l’explique dans une note d’intention pour le moins coolAmis puristes, ne lisez pas ce va suivre ») et les propos recueillis par Nicolas d’Estienne d’Orves.


Chilly Gonzales a donc pris part à l’aventure, en tant qu’interprète mais aussi arrangeur (Czárdás de Monti, Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré et « Blues » de Ravel, Avant de mourir de Boulanger). Le résultat surprend grâce à l’alliage atypique des instruments (orgue farfisa, percussion, batterie) de même que l’arrangement détonnant mais également intéressant de Jean-Frédéric Neuburger de Zigeunerweisen de Sarasate pour orchestre à cordes et cymbalum. A prendre ou à laisser mais Sarah Nemtanu semble s’être bien amusée comme le suggère le dos de la notice (en français et anglais).


Exécuté avec Romain Descharmes, le reste du programme s’inscrit davantage dans la tradition : interprété avec luthéal, c’est-à-dire dans sa version originale, Tzigane permet au premier violon solo de l’Orchestre national de France d’illustrer l’étendue de ses moyens considérables. Tout aussi personnelle, leur lecture concentrée, tonique et effervescente de la Troisième Sonate d’Enesco captive malgré des choix ponctuellement inattendus, mais le plus souvent séduisants, et un caractère populaire roumain marqué sans complexe. La précision et le sens des nuances dynamiques dont font preuve la jeune femme et son excellent partenaire coupent le souffle, comme l’illustre le début murmuré de l’Andante sostenuto e misterioso.


Certains rencontreront sans doute quelques difficultés à avaler la pilule mais ce cross over se situe dans une bonne moyenne et s’il permet d’attirer un nouveau public, pourquoi pas ?


Sébastien Foucart

 

 

 

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