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07/18/2010
«Great Norwegian Performers 1945-2000, vol. IV»
Ludwig van Beethoven : Sonates pour piano n° 30, opus 109, n° 31, opus 110, et n° 32, opus 111 (*) – Concertos pour piano n° 4, opus 58 (#), et n° 5, opus 73 (¤)

Robert Riefling (piano), Orchestre philharmonique d’Oslo, Karsten Andersen (#), Gabriel Chmura (¤) (direction)
Enregistré en concert dans la Hakonshallen de Bergen (28 mai 1979) (*) et le Konserthus d’Oslo (21 octobre 1981 (¤), 25 septembre 1986 (#)) – 140’34
Double album SIMAX Classics PSC 1833 (distribué par DistrArt Musique) – Notice de présentation en norvégien et en anglais





Le principal mérite de ce double album, publié dans la série Great Norwegian Performers de SIMAX, est d’apporter un vent de fraîcheur nordique à la discographie du piano beethovénien. Du Beethoven de Robert Riefling (1911-1988), ce sont toutefois les derniers feux qui nous sont livrés. Ceux de la toute fin de carrière du pianiste norvégien, débutée à quatorze ans (avec Beethoven, déjà), éclairée par les conseils d’Edwin Fischer et Wilhelm Kempff, jalonnée d’une soixantaine de disques (dont une intégrale des Sonates de Beethoven, distinguée par un «Grand Prix du Disque») et achevée par une dernière apparition publique (quelques semaines seulement avant son décès, le 1er juillet 1988) et un ultime projet (jamais abouti) de seconde intégrale beethovénienne.


Echo d’un concert unique qui le montre au sommet de sa maturité artistique, les trois dernières sonates pour piano jouissent d’une belle cohérence. Pudeur, équilibre et clarté caractérisent son interprétation de l’Opus 109, même si l’articulation du Prestissimo est parfois maladroite. L’Opus 110 se situe un ton au-dessus: construit d’un bloc, riche en effets, le propos est d’une rafraichissante limpidité et d’une étonnante concentration, maintenue jusqu’aux toutes dernières notes de la fugue, qui explosent avec d’autant plus de vigueur. Quant à l’incontestable Opus 111, il suffit à attester que Robert Riefling fut un beethovénien authentique, sachant maîtriser les transitions et construire les dynamiques. Malgré une plus grande réussite dans la réalisation du premier mouvement que dans la mise en doigts des intentions de l’Arietta, le pianiste norvégien impressionne et convainc par sa maîtrise de la forme comme de l’architecture des idées.


En revanche, les concertos déçoivent. Franc, direct, tonique même – dans un Rondo baigné d’une folle énergie –, le Quatrième manque de subtilité et souffre d’un certain nombre d’approximations techniques (rappelons qu’il s’agit de l’enregistrement sur le vif d’un pianiste de soixante-quinze ans). Enregistré cinq ans plus tôt, l’Empereur de Riefling présente les mêmes caractéristiques de franchise et d’énergie, mais sonne de manière plus inspirée, grâce à un toucher alliant sobriété et éloquence. Echo tardif de l’art d’un interprète qui ne fut probablement pas l’un des plus grands pianistes du siècle dernier, mais assurément un modèle d’intégrité musicale dans Beethoven.


Le site de Simax


Gilles d’Heyres

 

 

 

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