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06/23/2010
Rhapsodie : Fantasie : Poème
Œuvres pour cor et orchestre de Damase, Koechlin, Dukas, Saint-Saëns et Marshall-Hall

Ben Jacks (cor), The Queensland Orchestra, Orchestra Victoria, Barry Tuckwell (direction)
Enregistré en 2008 – 70’
SACD Melba 301117 (distribué par Intégral)





Le nom de Jean-Michel Damase évoque immédiatement un compositeur de musiques en rien essentielles mais qui se laissent écouter pour ce qu’elle promettent : des moments d’agréable luminosité, leur véritable facilité d’accès n’étant nullement synonyme de banalité. On y retrouve évidemment des similitudes patentes - certaines mesures pourraient paraître sortir tout aussi bien de partitions de Francis Poulenc ou Jean Françaix - mais dans ce même registre de musiques utilitaires de haut niveau, on n’y trouve absolument rien de rédhibitoire à dénoncer et encore moins de vraiment banal. On éprouve simplement l’impression d’une familiarité de bon aloi, certainement bonne à prendre alors que les musiques savantes de la fin du XXe siècle continuent à passer pour congénitalement spéculatives et compliquées. Un certain recul amoindrira les bizarreries de perspective, et assurera peut-être demain à ce type de création musicale une représentation au répertoire qui dépassera le cadre des seules auditions de conservatoire pour instruments rares.


Le Concerto pour cor est ainsi une œuvre très construite, développée d’ailleurs sur quatre mouvements imprégnés d’effluves de romantisme tardif, le timbre sombre de l’instrument dédicataire assumant certainement sa part de responsabilité dans une telle orientation. Le cor y paraît sollicité de façon virtuose mais sans ostentation gratuite, modération que l’on peut apprécier aussi dans la Rhapsodie, pièce de dix minutes d’un seul tenant, sorte de marine symphonique avec cor principal, remarquablement dépourvue de passage à vide.


Cela dit, la musique de Koechlin, représenté au programme par un superbe Poème pour cor et orchestre nous fait passer à un niveau intrinsèquement supérieur. L’inspiration mélodique s’y affranchit de toute convention, sans rien perdre en fraîcheur et l’Andante, d’une simplicité d’élocution toute française, constitue un modèle d’élévation sereine et d’originalité harmonique, à savourer d’une seule traite sur quatre splendides minutes.


Les autres compléments passent du fond de répertoire courant pour cornistes (la Villanelle de Dukas, mais ici dans une nouvelle reconstitution de son orchestration présumée perdue, ou le Morceau de concert de Saint-Saëns) à des spécificités plus confidentielles (la Phantasy aux belles couleurs automnales du compositeur d’origine britannique acclimaté en Australie G.W.L. Marshall-Hall), tout cela défendu avec un aplomb formidable par Ben Jackson, accompagné par l’Orchestre du Queensland, sous la direction experte de Barry Tuckwell, ancien corniste de référence qui apporte à l’ensemble une caution indiscutable.


En définitive un programme agréable qui devrait intéresser un plus large public que le seul milieu des spécialistes du cor. Une petite réserve, peut-être : l’impression de facilité factice (mais indéniablement confortable) donnée par cette interprétation très sûre d’elle, qui pourrait nous faire croire que le cor est un instrument fiable, totalement protégé d’éventuels accidents de parcours.


Laurent Barthel

 

 

 

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