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05/30/2010
Olivier Greif : Concerto pour violoncelle « Durch Adams Fall », opus 357 (#) – Sonate de Requiem, opus 353

Henri Demarquette (violoncelle), Giovanni Belluci, Romain David (#) (piano), Orchestre national de France, Jean-Claude Casadesus (direction)
Enregistré en public à Paris (18 septembre 2009 [Concerto]) et en studio à La Chaux-de-Fonds (janvier 2010 [Sonate]) – 55’02
ACCORD 480 3761 (distribué par Universal) – Notice en français et anglais





Le présent disque s’inscrit parfaitement dans l’engouement actuel des interprètes pour la musique d’Olivier Greif (1950-2000), renforcé sans doute par la commémoration de sa disparition il y a dix ans (voir ici). Ces pages peu révolutionnaires, loin des dogmes sériels ou des modes postsérielles, marquées par les drames du vingtième siècle et pleines d’allusions aux musiques extra-européennes comme à la simple variété, parlent à l’évidence au cœur et aux oreilles de nos contemporains.


C’est Henri Demarquette qui rend ici hommage à la figure brillante, autant ouverte sur le monde que secrète – il s’accorda une période de silence de dix ans – et météorique d’Olivier Greif dont la disparition inexpliquée, à l’âge de cinquante ans, accroît indéniablement le mystère et la fulgurance. Il interprète tout d’abord, lors d’un concert public, le Concerto pour violoncelle « Par la chute d’Adam », composé en 1999 à partir des premiers mots d’un choral de Luther et qu’il avait créé lui-même, son dédicataire, la même année. Evidemment, l’interprétation est idéale. Le soliste, parfaitement accompagné par l’Orchestre national de France, sous la direction attentive de Jean-Claude Casadesus, n’en fait pas trop. Il y a là une aisance, un legato, une distinction vraiment admirable. Cela commence un peu comme la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartók, puis on traverse des paysages sonores puisés ici ou là, chez Glass ou Chostakovitch, Luther ou au fin fond du Niger, parfois travaillés de façon obsessionnelle comme dans « Niger ! ». Cette musique d’une totale liberté et indépendance d’esprit est certes parfois un peu grandiloquente mais elle est aussi faite d’une pâte profondément humaine.


La version d’Henri Demarquette de la Sonate de Requiem suit la même approche, faite de retenue et de pudeur. Mais, du coup, elle ne parvient peut-être pas à détrôner la lecture incandescente, l’âpreté de la vision, l’audace juvénile et sans fard et pour tout dire la cohésion d’Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel (Harmonia Mundi), Giovanni Belluci ici au piano apparaissant en retrait, plus opaque, comme voulant éviter d’être boursouflé mais courant alors le risque d’une certaine fadeur.


Stéphane Guy

 

 

 

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