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05/26/2010
Samuel Barber : Symphonie n° 1, opus 9
Robert Schumann : Symphonie n° 4, opus 120
Bayerisches Staatsorchester, Wolfgang Sawallisch (direction)
Enregistré en public à Munich (21 juillet 2003) – 53’47
Farao Classics S 108 019 (distribué par Intégral)
Ce SACD présente des extraits d’un concert donné en 2003 par le grand Wolfgang Sawallisch, quelques jours avant son quatre-vingtième anniversaire, dans sa ville natale de Munich, à la tête de l’Orchestre d’Etat de Bavière. Il vaut à plus d’un titre, et d’abord par le fait de nous offrir une superbe version de la Première Symphonie de Samuel Barber, œuvre magnifique composée en 1936 par un jeune homme de 26 ans, et qui sonne comme un véritable défi. Son unique mouvement enchaîne en réalité les quatre mouvements traditionnels, et l’on se dit que cette musique aurait pu être écrite par Schoenberg, s’il n’avait pris son virage atonal puis dodécaphonique. On y retrouve toutes les qualités stylistiques du célébrissime Adagio pour cordes du même Barber, et comme une synthèse de l’art de Berlioz, Brahms, Wagner, Debussy, Rachmaninov et Sibelius, pour donner une idée du tour de force accompli! Ses climats orageux et passionnés reprennent toute l’expressivité du romantisme avec tout le luxe et les raffinements de l’écriture orchestrale du XXe siècle. Bref, un chef-d’œuvre délectable dont on se demande pourquoi il est si peu joué et enregistré. Ce disque apparaît à point nommé pour combler une éventuelle lacune de votre discothèque!
Dans la Quatrième Symphonie de Schumann, Sawallisch reste proche des conceptions de sa gravure de référence signée jadis avec la Staatskapelle de Dresde chez EMI. Mais il lui est difficile de rivaliser avec la magie de cette dernière: il n’atteint pas tout à fait à cette intensité émotionnelle poignante qui vous prend à la gorge à chaque seconde. Nous avons là une lecture de grande classe, très élégante, qui prend le temps de détailler les beautés de la partition, grâce à une respiration ample, un ton noble, méditatif et poétique. Toutefois, l’enregistrement se révèle d’une qualité bien supérieure, particulièrement fin, fouillé et limpide, avec une belle épaisseur de la pâte sonore, qui sera encore plus goûteuse pour les heureux possesseurs d’une installation SACD multicanale.
Philippe van den Bosch
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