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05/04/2010
Johann Sebastian Bach : Badinerie de la Suite pour orchestre n° 2, BWV 1067 – Concerto pour violon n° 1, BWV 1041 – Air de la Suite pour orchestre n° 3, BWV 1068 – Prélude de la Suite pour violoncelle n° 1, BWV 1007 – Concerto pour clavecin, BWV 1056 – Siciliano de la Sonate pour flûte et clavecin n° 2, BWV 1031 (*) – Allemande de la Partita pour flûte, BWV 1013 – Concerto pour hautbois et violon, BWV 1060 – Contrapunctus I de L’Art de la fugue, BWV 1080
Richard Galliano : Aria

Richard Galliano (accordéon, accordina, bandonéon), Jean-Marc Phillips-Varjabédian (*), Sébastien Surel (violon), Jean-Marc Apap (alto), Raphaël Pidoux (violoncelle), Stéphane Logerot (contrebasse)
Enregistré à Paris (1er-2 septembre 2009) – 61’01
Deutsche Grammophon 480 3341 (distribué par Universal)





Bach à l’accordéon: sacrilège? Tous ceux qui ont fréquenté le métro, et notamment les couloirs de la station Sèvres-Babylone voici plus de vingt ans, à l’époque où un miraculeux musicien y donnait Toccata et Fugue en ré mineur pour orgue (BWV 565), savent qu’il n’en est rien. Adapté dans tous les styles et arrangé pour une infinité d’instruments, Bach en a vu d’autres. Et puis, même s’il est souvent assimilé à Dieu le père, il n’y a pas plus d’irrévérence dans la démarche de Richard Galliano (né en 1950) que dans les réjouissantes adaptations de sonates pour piano de Haydn interprétées par la jeune Viviane Chassot (voir ici). Pas même la moindre trace de paillettes qu’un de ces crossovers à visées exclusivement commerciales n’aurait pas manqué de laisser échapper.


Bien au contraire, si un reproche doit être adressé à ce disque, c’est d’être trop respectueux, n’apportant rien de bien neuf sur cette musique. L’accordéoniste affirme pourtant de façon un peu hasardeuse dans son introduction (manuscrite), tenant lieu de notice de présentation (en français, anglais et allemand), que l’accordéon et le bandonéon «se révèlent comme étant de véritables orgues portatifs et expressifs» et qu’ils «sont à peu près seuls, aujourd’hui, à proposer, d’un point de vue instrumental pur, un éclairage et un "sang" nouveaux à tout l’œuvre de Jean-Sébastien Bach». Les «tubes» du Cantor de Leipzig n’en donnent pas moins l’impression de se succéder sans saveur particulière: Galliano se demande «comment réaliser une nouvelle version [...] après les merveilleux enregistrements produits par les grands interprètes tels que Glenn Gould, Pablo Casals, Isaac Stern...?». De fait, il n’a pas pleinement répondu à la question, car, sans doute par excès de prudence et de sagesse, sa personnalité demeure en retrait de celles qu’il énumère, et de bien d’autres encore, sinon dans l’ultime plage, une Aria qu’il a lui-même composée et où il retrouve souplesse et liberté.


Cela étant, sa performance n’en demeure pas moins remarquable. S’il n’a retenu aucune pièce d’orgue, l’accordéoniste, accompagné le cas échéant d’un quintette à cordes, tire parti du souffle comme des touches de ses instruments, se substituant donc logiquement à des bois – flûte dans la Badinerie de la Deuxième suite pour orchestre (à l’accordina, «sorte d’harmonica à boutons») ou l’Allemande de la Partita en la mineur, hautbois dans le Double concerto en ut mineur – mais aussi au clavier – Concerto en fa mineur et Siciliano de la Sonate pour flûte et clavecin en mi bémol (duo dans lequel la ligne mélodique est confiée au violon de Jean-Marc Phillips-Varjabédian). Plus inattendus sont les arrangements de pages originellement destinées aux cordes: violon soliste du Concerto en la mineur ou pupitre entier de premiers violons dans l’Air de la Troisième suite pour orchestre (au bandonéon), et même violoncelle aux graves rustiques dans le Prélude de la Première suite. Mais l’écoute du Contrapunctus I de L’Art de la fugue, œuvre pour laquelle Bach n’a pas donné de précision explicite quant aux instruments requis, mettra tout le monde d’accord: presque aussi protéiforme que Michel Portal, Richard Galliano est un grand musicien.


Le site de Richard Galliano


Simon Corley

 

 

 

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