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04/27/2010
Alban Berg : Sonate pour piano, opus 1
Arnold Schönberg : Klavierstücke, opus 11, opus 19, opus 23 et opus 33 – Suite, opus 25
Anton Webern : Vartiations, opus 27

Jean Louis Steuerman (piano)
Enregistré à Westleton (9-20 mai et 26-29 novembre 2004) – 67’01
Actes Sud Musique ASM03 (distribué par Harmonia mundi)





Trente ans après sa fondation, Actes Sud se lance dans le développement d’un «pôle discographique», avec l’objectif affiché de «penser une autre manière de consommer la musique enregistrée». Bien davantage que dans la Symphonie fantastique dirigée par François-Xavier Roth (voir ici), à la présentation minimaliste, on retrouve dans cette nouvelle collection associant musique et photographie le savoir-faire de l’éditeur arlésien, qui a déjà publié non seulement de nombreux ouvrages consacrés à toutes les musiques mais aussi des disques. Les deux volumes – au sens propre, puisqu’ils adoptent le format d’un livre de poche et non celui d’un disque compact – parus à ce jour font appel à des musiciens déjà associés à Actes Sud au cours des dernières années: Jean-François Heisser dans Iberia d’Albéniz, Jean Louis Steuerman (né en 1949) enregistré voici plus de cinq ans dans une quasi-intégrale de la musique pour piano seul de la «seconde Ecole de Vienne» – il ne manque, hormis des pages de jeunesse de chacun des trois compositeurs, que les Kinderstück (1924) et Klavierstück (1925) de Webern.


Tant par la chronologie que par l’ordonnancement des plages du disque, Schönberg s’insère entre ses deux disciples. Si la Sonate (1908) de Berg et les Variations opus 27 (1936) de Webern séduisent de nombreux interprètes, quoique pour des raisons sans doute opposées, peu de pianistes se hasardent en revanche à aller au-delà de l’Opus 11 de Schönberg: or, à la Suite (1923), passée à la postérité comme le premier opus intégralement dodécaphonique, s’ajoutent seize Klavierstücke (1911-1931) très variés, répartis en quatre recueils.


Conformément au principe de cette collection, la «trinité» viennoise est associée au travail d’un photographe, en l’occurrence l’Américain d’origine israélienne Michael Ackerman (né en 1967). Ce dernier a «choisi parmi ses œuvres celles qui laissent entrevoir des atmosphères où le temps est à la fois suspendu et en déséquilibre», mais ces 44 pages en noir et blanc n’entretiennent pas de rapport immédiat avec les trois compositeurs et cultivent un flou qui n’entre pas nécessairement en résonance avec l’interprétation de Steuerman, à la fois objectif, spirituel et attentif aux sonorités, pédagogique et sans sécheresse.


Il n’en demeure pas moins un objet dont la belle qualité éditoriale doit être saluée, à commencer par la notice (en français et en anglais) de Gérard Condé, et en prenant garde à ne pas passer à côté d’un court texte du «pianiste cosmopolite» (sic), qui fait partager à l’auditeur son admiration pour ces «vrais révolutionnaires […] héritiers musicaux directs de Beethoven, Schubert, Schumann et Brahms».


Simon Corley

 

 

 

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