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04/27/2010
Camille Saint-Saëns : Septuor, opus 65 – Romances pour cor et piano, opus 36 et opus 67 – Tarentelle pour flûte, clarinette et piano, opus 6 – Le Cygne et L’Eléphant extraits du «Carnaval des animaux» (transcription pour contrebasson) – Romance pour flûte et piano, opus 37 – Cavatine pour trombone et piano, opus 144 – Caprice sur des airs danois et russes, opus 79 – Mon cœur s’ouvre à ta voix extrait de «Samson et Dalila», opus 47 (transcription pour basson) – Sonate pour clarinette et piano, opus 167 (*) – Prière pour basson et piano, opus 158 – Sonate pour hautbois et piano, opus 166 (*) – Odelette pour flûte et piano, opus 162 – Sonate pour basson et piano, opus 168 (*)

Solistes de l’Orchestre de Paris: Vincent Lucas (flûte), Alexandre Gattet (hautbois), Philippe Berrod (*), Olivier Derbesse (clarinette), Marc Trénel (basson), Yves d’Hau (contrebasson), André Cazalet (cor), Frédéric Mellardi (trompette), Guillaume Cottet-Dumoulin (trombone), Eichi Chijiiwa, Angélique Loyer (violon), Ana Bela Chaves (alto), Emmanuel Gaugué (violoncelle), Bernard Cazauran (contrebasse) – Pascal Godart (*), Laurent Wagschal (piano)
Enregistré à Paris (2009) – 114’29
Double album indésens! INDE010 (distribué par Codaex)





Fidèle à la mission de défense et d’illustration de la musique française pour instruments à vent qu’il s’est assignée, indésens! ne pouvait omettre l’importante contribution de Saint-Saëns à ce répertoire: un peu moins de deux heures de musique, dont près de la moitié – correspondant ici au second disque – composée à la toute fin de sa longue existence. Debussy venait de disparaître en laissant inachevée une série de six sonates dont les trois dernières devaient faire la part belle aux vents: 40 ans avant Poulenc, autre compositeur dont on le dit pourtant généralement assez éloigné, Saint-Saëns, alors âgé de 85 ans, confia ses ultima verba au hautbois, à la clarinette et au basson, en dédiant à chacun d’entre eux une Sonate ainsi qu’une Odelette à la flûte. Philippe Berrod fait de la Sonate pour clarinette l’égale de celles de Brahms – également des opus tardifs – tandis qu’Alexandre Gattet et Marc Trénel rendent justice au charme et à la nostalgie des plus brèves Sonate pour hautbois et Sonate pour basson. Ce sont en effet les solistes de l’Orchestre de Paris, excellemment accompagnés par Laurent Wagschal et, dans les Sonates, par Pascal Godart, qui se sont réunis pour cette intégrale, dont ils ont tout récemment donné un aperçu au musée d’Orsay (voir ici).


Le premier disque, qui couvre près de 60 ans de la carrière de Saint-Saëns, depuis la Tarentelle (1857) pour flûte et clarinette créée chez Rossini par un jeune homme de 22 ans jusqu’à l’inattendue Cavatine (1915) pour trombone brillamment défendue par Guillaume Cottet-Dumoulin, recèle des petits bijoux, au-delà même du célèbre Septuor (1880), où l’on admire le beau timbre de la trompette de Frédéric Mellardi. Sans crier au chef-d’œuvre face à ces pièces qui s’apparentent à des morceaux de concours ou de salon, tel le Caprice sur des airs danois et russes (1887), leur qualité d’écriture emporte d’autant plus facilement la conviction qu’elle est mise en valeur par des interprètes remarquables: sonorité toujours miraculeuse du flûtiste Vincent Lucas (Romance de 1871), musicalité sans faute du corniste André Cazalet (Romances en fa de 1874 et en mi de 1885).


Et cette intégrale est davantage qu’une intégrale, puisqu’elle s’étend à des arrangements derrière lesquels il est tentant non seulement de deviner l’excellente ambiance dans laquelle l’enregistrement s’est déroulé mais aussi de soupçonner la patte de Benoît d’Hau, fondateur d’indésens!: le basson entonne l’air (pour mezzo) «Mon cœur s’ouvre à ta voix» extrait de Samson et Dalila (1877) et fait sienne la Prière (1919), répertoriée d’ordinaire pour violoncelle (ou violon) et orgue, tandis qu’Yves d’Hau, au contrebasson, s’approprie deux numéros du Carnaval des animaux (1886), «Le Cygne» et «L’Eléphant», originellement destinés respectivement au violoncelle et à la contrebasse.


Voilà un Saint-Saëns qui n’a jamais paru aussi proche de nous, à l’instar de ces troublants montages photographiques qui illustrent ce double album complété par une notice (en français) d’après Jean Gallois.


Simon Corley

 

 

 

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