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03/14/2010 Camille Saint-Saëns : Les cinq Concertos pour piano (1) – Symphonie n° 3, opus 78 (2) – Marche militaire française de la «Suite algérienne», opus 60 n° 4 – Danse macabre, opus 40 (4) – Le Carnaval des animaux (5) – Concerto pour violoncelle n° 2, opus 119 (6) – La Muse et le Poète, opus 132 (7) – Romance pour violoncelle et orchestre, opus 67 (8) – Concerto pour violon n° 3, opus 61 (9) – Requiem, opus 54 (10) – Psaume XVIII, opus 42 (11)
Françoise Pollet (10, 11) (soprano), Magali Chalmeau-Damonte (10, 11) (mezzo), Roselyne Cyrille (10, 11) (contralto), Jean-Luc Viala (10, 11) (ténor), Nicolas Rivenq (10, 11), Bernard Deletré (11), Philippe Cantor (11), Mario Hacquard (11) (barytons), Paula Robeson (5) (flûte), Paul Green (5) (clarinette), Joshua Bell (7, 8), Zino Francescatti (9), Gérard Jarry (11), (violon), Muriel Dimitriu (11) (alto), Steven Isserlis (6, 7) (violoncelle), Gary Karr (5) (contrebasse), Philippe Entremont (1), Ruth Segal (5), Naomi Segal (5) (piano), Berj Zamkochian (2), Jacques Amade (10, 11) (orgue), Françoise Lieutaud (11) (harpe), David Hopper (5), Tony Cirone (5) (percussions), Chœur régional Vittoria d’Ile-de-France (10, 11), Michel Piquemal (10, 11) (chef de chœur), Orchestre du Capitole de Toulouse (1), Boston Symphony Orchestra (2), Philadelphia Orchestra (3, 4), New York Philharmonic Orchestra (5, 9), NDR Sinfonieorchester Hamburg (6, 7, 8), Orchestre national d’Ile-de-France (10, 11), Michel Plasson (1), Charles Münch (2), Eugene Ormandy (3, 4), Leonard Bernstein (5), Christoph Eschenbach (6, 7, 8), Dimitri Mitropoulos (9), Jacques Mercier (10, 11) (direction)
Dates et lieux d’enregistrement non précisés – 349’33
Coffret de cinq disques Sony 88697 486862
Parmi les onze coffrets très économiques et au minutage généreux de la collection «Un siècle en France - Splendeurs de la musique française du XXe siècle» éditée par Sony (voir ici), tous accompagnés de la même introduction générale (en français) de Jean-Jacques Velly, en voici un qui ne manque pas de surprendre: Saint-Saëns a certes vécu un quart de sa longue existence au siècle dernier, mais aurait sans doute été le premier étonné d’être tenu pour l’un des représentants de la «musique du XXe siècle». Au demeurant, la sélection de ses œuvres ne comprend que deux composées après 1900, le Second concerto pour violoncelle (1902) ainsi que La Muse et le Poète (1910).
Cette sélection – c’est le lot inévitable de l’exercice – est évidemment contestable, mais presqu’aucun «tube» n’est oublié, jusqu’à la Danse macabre (1874) et même la «Marche militaire française» de la Suite algérienne (1879). Ensuite, pourquoi une intégrale des Concertos pour piano – pas tous indispensables – ainsi que des raretés telles que la Romance pour violoncelle (1885) – à l’origine pour cor – et le Second concerto pour violoncelle, mais pas le célèbre Premier concerto? Pourquoi autant de pages concertantes (neuf), mais aucune de musique de chambre? C’est qu’il a sans doute fallu s’accommoder du contenu des différents catalogues acquis par Sony, mêlant solides bases de discothèque et fonds de tiroirs.
Relèvent de la première catégorie, Zino Francescatti et son archet solaire dans le premier (1950) de ses deux enregistrements du Troisième concerto pour violon (1880) et Charles Münch à Boston (1959) dans une Troisième symphonie (1886) où, habité et tonique, il est reconnaissable entre mille. Moins connue, mais tout aussi percutante, cette version (1962) du Carnaval des animaux (1886) dirigée par Leonard Bernstein; toujours soucieux de pédagogie, il présente (en anglais) les différentes pièces écrites par «the charming and masterful composer» (chantant au passage J’ai du bon tabac et Ah, vous dirai-je maman?) ainsi que les solistes associés pour l’occasion aux cordes du Philharmonique de New York: sept (quasi-)teenagers, dont certains, tel le contrebassiste Gary Karr (dans «Le Cygne»!), firent ensuite une belle carrière.
A la seconde catégorie appartient notamment une intégrale moyennement intéressante des Concertos pour piano avec Philippe Entremont sous la baguette de Michel Plasson, qui occupe à elle seule deux des cinq disques du coffret: un soliste étonnamment approximatif dans le Deuxième (1868) et une vision souvent trop empesée du Quatrième (1875) sont compensés par des réalisations plus qu’honnêtes, compte tenu de leur moindre intérêt, des Premier (1858), Troisième (1869) et Cinquième «Egyptien» (1896). En revanche, le choix du Requiem (1878) et du Psaume XVIII (1865) mérite d’être salué, car il permet d’aborder deux aspects très différents d’un volet relativement négligé de la production de Saint-Saëns.
Simon Corley
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