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02/23/2010
George Onslow : Quatuors n° 28, opus 54, n° 29, opus 55, et n° 30, opus 56
Quatuor Diotima: Yun-Peng Zhao, Naaman Sluchin (violon), Franck Chevalier (alto), Pierre Morlet (violoncelle)
Enregistré à Grenoble (juillet 2009) – 77’41
Naïve V 5200






Est-ce rendre service à George Onslow (1784-1853), plus encore qu’à Albéric Magnard, que de le qualifier de «Beethoven français»? Le slogan, suggéré par Berlioz lui-même («depuis la mort de Beethoven, il tient le sceptre de la musique instrumentale»), ne manque certes pas d’allure, mais ne visait-il pas à saluer l’originalité, voire l’intransigeance d’un compositeur qui, à contre-courant d’une époque portée sur les prouesses vocales et la virtuosité instrumentale, s’intéressait principalement à la musique de chambre et, qui plus est, passait le plus clair de son temps loin de la capitale, sur ses terres auvergnates? Car la confrontation entre les deux musiciens, déséquilibrée par la force des choses, ne peut tourner qu’à la lutte du pot de terre contre le pot de fer.


Cela étant, si Onslow eut toujours ses défenseurs, tel le musicologue Carl de Nys (1917-1996), à l’origine d’une importante série de disques dans les années 1970, une grande partie de sa production demeure indéniablement dans l’ombre. Pour ce qui est plus particulièrement de ses trente-six quatuors, le Quatuor Mandelring n’a pas poursuivi la série qu’il avait entamée il y a plus de dix ans chez cpo: les trois œuvres sélectionnées par le Quatuor Diotima n’étaient donc pas – ou plus, s’agissant de l’une d’entre elles, précédemment gravée par le Quatuor Coull (ASV) – disponibles au disque.


La présente parution mérite par conséquent d’être saluée ne serait-ce qu’à ce titre et permet d’entendre trois quatuors écrits consécutivement, les Vingt-huitième, Vingt-neuvième et Trentième. Ils datent tous de la même année 1834, au cœur d’une période exceptionnellement prolifique pour le compositeur, et sont donc postérieurs à sa découverte des ultimes opus beethovéniens. A la différence de ceux-ci, ils ne font pas imploser la forme en quatre mouvements et ne révolutionnent pas le langage, mais n’en retiennent pas moins plusieurs éléments: une gestion du temps qui est bien plus celle de Beethoven que celle de Schubert; un caractère volontiers péremptoire et abrupt, jouant sur les silences, avec de grands gestes dramatiques comme au début du Vivace final du Trentième; la juxtaposition de climats très contrastés, comme dans l’alternance du Scherzo et du Trio du Vingt-neuvième; le recours à la variation («Preghiera» du Vingt-huitième).


Il ne faut toutefois pas se laisser abuser par le compliment de Berlioz: solidement charpentées, refusant la facilité et d’une grande qualité d’écriture, ces partitions ne sont pas sans équivalent en ces années 1830 – sans évoquer Mendelssohn (puis Schumann) et même en restant en France, les Quatuors de Cherubini soutiennent sans peine la comparaison. Mais cette publication possède des atouts de taille: une remarquable qualité instrumentale et l’engagement dont font preuve les Diotima. En outre, elle est entourée de cautions musicologiques on ne peut plus autorisées: Viviane Niaux, fondatrice et secrétaire de l’Association George Onslow, qui signe la notice (en français et en anglais), et les frères Dratwicki, au travers du soutien du Centre de musique romantique française (Palazzetto Bru Zane).


Le site du Quatuor Diotima
Le site de l’Association George Onslow


Simon Corley

 

 

 

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