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01/24/2010
Johannes Brahms: Sonates pour violoncelle et piano n° 1, opus 39, et n° 2, opus 99

Gábor Rejtö (violoncelle), Adolph Baller (piano)
Enregistré à Malibu, Californie (ca 1977) – 44’36
Marquis 77471 83123 2 7 (distribué par DistrArt)





Voici une admirable version de ces deux Sonates de Brahms, qui mérite d’être comptée parmi les grandes références, car elle apporte une vision très tenue, à la fois noble, intense et puissante, stylistiquement impeccable, bien que signée de musiciens aujourd’hui fort oubliés, du moins en France. Le violoncelliste hongrois Gábor Rejtö (1916-1987) fut un élève de Pablo Casals, et un membre du légendaire Quatuor Lener. Le pianiste Adolph Baller (1909-1994), également chef et compositeur, fut longtemps l’accompagnateur attitré de Yehudi Menuhin, avant de fonder avec Rejtö le Trio Alma, du nom de la propriété de Menuhin, et de parcourir le monde avec cette formation. A un âge sans doute fort avancé, ces deux compères se sont retrouvés vers 1977 en studio, pour un enregistrement audiophile Orion, aujourd’hui republié pour une somme modique par le label Marquis. De fait le violoncelle sonne avec une présence fastueuse, digne des meilleures captations récentes. Le piano semble plus problématique, parfois cotonneux, noyé dans la réverbération, parfois trop percussif.


Dès l’Allegro initial de la Première Sonate, on est frappé par la noblesse et l’intensité brûlante du jeu : en comparaison, d’illustres référence telles que Du Pré-Barenboim (EMI) ou Rostropovitch-Serkin (DG) semblent prendre leur temps, étirer les tempi, s’autoriser une sentimentalité décomplexée. Rejtö et Baller avancent avec véhémence et grandeur, d’une manière parfois abrupte, mais sans aller jusqu’à la rage de Piatigorsky et Rubinstein, tout en préservant une poésie hautaine. Le final, très enlevé, voit le piano mener la danse en dressant un monument furieux.


La Seconde Sonate paraît assez proche de la tenue de Starker-Katchen (Decca). L’Allegro vivace, avec sa tension explosive, son héroïsme brûlant, constitue un véritable combat de titans ! L’Adagio affetuoso ne retrouve pas la grande ligne de chant contemplative de Starker-Katchen : plus animé, véhément, labile, il se situe davantage dans l’instant et la manifestation des détails.


Rivalisant sans complexe avec les plus grandes références, ces musiciens venus d’un lointain passé nous donnent des lectures passionnantes et grandioses de ces œuvres.


Philippe van den Bosch

 

 

 

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