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01/19/2010 Boris Tchaïkovski : Quintette pour piano et cordes – Le Dernier Printemps Natalia Burnasheva (mezzo-soprano), Sergey Bubnov (flûte), Alexander Ivanov (clarinette), Boris Tchaïkovski (piano), Quatuor Prokofiev : Polina Guberman, Irina Listova (violon), Nina Belskaya (alto), Tatyana Prokhorova (violoncelle)
Enregistré à Moscou (1978 [Quintette] et 1985) – 66’36
Regis FRC 9111 (distribué par DistrArt)
Boris Tchaïkovski (1925-1996) – aucun lien de parenté avec son illustre homonyme – étudia au Conservatoire de Moscou auprès de Miaskovski, Chébaline et Chostakovitch. Son langage, peu innovant, privilégie la clarté de l’expression : le compositeur railla d’ailleurs la musique sérielle dans une Partita pour violoncelle, clavecin, piano, guitare électrique et percussion qui, jouée par Rostropovitch et Rojdestvenski, rencontra un certain succès. Bon nombre d’illustres compatriotes défendirent son catalogue, notamment Kondrachine, Barshaï, Oistrakh et Vishnevksaya.
Ce disque regroupe des enregistrements réalisés en 1978 et 1985 de deux œuvres représentant chacune une nouvelle période, comme l’indique une notice très satisfaisante mais uniquement rédigée en anglais. Créé par le compositeur et le Quatuor Borodine, le Quintette pour piano et cordes (1962) date de l’époque où Tchaïkovski quitta son travail à la radio pour se consacrer à la composition : de facture soignée, d’une séduction certaine mais pas immédiate, cet ouvrage se caractérise par un agencement particulièrement dense mais lisible de brèves cellules thématiques et un ton désespéré. Son intensité et sa puissance évoquent Chostakovitch mais l’écriture ne s’avère en rien épigonale.
Boris Tchaïkovski se consacra peu à la mélodie et attendit d’ailleurs la quarantaine pour écrire les Quatre Poèmes de Joseph Brodski, son premier cycle. A l’exception d’une petite contribution au cinéma, quatre ans de silence précèdent Le Dernier Printemps (1980) composé sur des textes de Nikolay Zabolotski, semble-t-il son poète préféré, et repris dans la notice : sept mélodies au registre expressif peu varié chantées (en russe) par une mezzo-soprano (Natalia Burnasheva, un peu fatigante à l’audition) qui s’intègre, en le dominant volontairement, au sein d’une formation peu commune (piano, flûte et clarinette).
Dans les deux cas, le compositeur s’entoure d’excellents musiciens, en particulier le Quatuor Prokofiev dans le Quintette. Intéressant, voire indispensable, pour les passionnés de musique russe du XXe siècle mais à ne pas écouter le dimanche soir à l’heure du blues.
Le site de Boris Tchaïkovski
Sébastien Foucart
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