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01/08/2010
«La Baguette et la Plume. Les Ecrivains et la Musique»
John Frederick Lampe : Pyramus and Thisbe: Ouverture [1]
Otto Nicolai : Die lustigen Weiber von Windsor: Ouverture [2]
Hector Berlioz : Béatrice et Bénédict: Ouverture [3] – La Damnation de Faust, opus 24, H. 111: Marche hongroise [36, 37] – Intrata di Rob-Roy MacGregor, H. 54 [43]
Antonín Dvorák : Othello, opus 93, B. 174 [4]
Felix Mendelssohn : A Midsummer’s Night Dream, opus 61: «Marche nuptiale» [5] – Meeresstille und glückliche Fahrt, opus 27 [34] – Symphonie n° 3 «Ecossaise», opus 56 [47] – Ruy Blas (Ouverture), opus 95 [62]
George Whitefield Chadwick : Symphonic Sketches: «Hobgoblin» [6]
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Roméo et Juliette [7] – La Belle au bois dormant, opus 66: Valse – Casse-Noisette (Suite), opus 71a [52] – Mazeppa: «La Bataille de Poltava» [57]
Richard Strauss : Le Bourgeois gentilhomme, opus 60: Ouverture et «Le Dîner» [8]
Christoph Willibald Gluck : Iphigénie en Aulide: Ouverture [9]
Gabriel Fauré : Cantique de Jean Racine, opus 11 [10]
Georges Auric : Phèdre (Suite symphonique) [11]
Jules Massenet : Le Cid: Musique de ballet [12]
Rolf Liebermann : L’Ecole des femmes: Ouverture [13]
Darius Milhaud : Scaramouche, opus 165c [14]
Jacques Offenbach : Barbe-Bleue: Ouverture [15] – Les Contes d’Hoffmann: Barcarolle [50]
Gioacchino Rossini : La Cenerentola: Ouverture [16] – Tancredi: Ouverture [22] – Semiramide: Ouverture [27] – Guillaume Tell: Ouverture [38]
Engelbert Humperdinck : Tonbilder aus Dornröschen, EHWV 121: «Einleitung», «Ballade» et «Festklänge» [17]
Eric Coates : Cinderella [18]
Maurice Ravel : Ma Mère l’Oye [20]
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 32, K. 318 [21]
Jean-Jacques Rousseau : Le Devin du village: Ouverture et Pantomime [23]
Giuseppe Verdi : Alzira: Ouverture [24] – Luisa Miller: Ouverture [41]
Marcel Poot : Pygmalion (Suite): extrait [25]
Francesco Cilea : Adriana Lecouvreur: Prélude de l’acte IV et «Divertimento danzante» [26]
Ludwig van Beethoven : Egmont, opus 84: Ouverture [28] – Symphonie n° 9, opus 125: Finale [42]
Richard Wagner : Eine Faust-Ouvertüre [29] – Die Meistersinger von Nürnberg: Prélude de l’acte I
Jean Roger-Ducasse : Au Jardin de Marguerite: Interlude [30]
Arrigo Boito : Mefistofele: Ouverture [31]
Paul Dukas : L’Apprenti sorcier [32]
Charles Gounod : Faust: Ballet (extrait) [33]
Ambroise Thomas : Mignon: Ouverture [35]
Robert Schumann : La Fiancée de Messine (Ouverture), opus 100 [39]
Franz Liszt : Festklänge [40] – Ce qu’on entend sur la montagne [64]
Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor: «Il dolce suono» [44]
Georges Bizet : La Jolie Fille de Perth (Suite) [45]
Heinrich Marschner : Der Templer und die Jüdin: Ouverture [46]
Léo Delibes : Coppélia (Suite) [49] – Le Roi s’amuse (Suite) [60]
Adolphe Adam : La Poupée de Nuremberg: Ouverture [51]
Serge Rachmaninov : Ne chante plus, ma belle (Chanson géorgienne), opus 4 n° 4 [53]
Modeste Moussorgski : La Nuit [54]
«Nikolaï Dimitrievitch Ovsianiko-Kulikovski» : «Symphonie n° 21» [55]
Mikhaïl Glinka : Rousslan et Ludmilla: Ouverture [56]
Franz von Suppé : Pique Dame: Ouverture [58]
Nikolaï Rimski-Korsakov : Le Coq d’or (Suite): Marche [59]
Amilcare Ponchielli : «La Gioconda»: «Danza delle ore» [61]
Franz Schmidt : Notre Dame: Ouverture et deux Intermezzi [63]

Gré Brouwenstijn [42], Maria Callas [44] (sopranos), Kerstin Meyer (contralto), Nicolai Gedda (ténor) [42], Frederick Guthrie [42], Boris Christoff [53, 54] (basse), Sohre Rahbari (saxophone alto) [14], Alexandre Labinsky [53, 54] (piano), Chœur de la Radiodiffusion française [10], Chor der St. Hedwigs-Kathedrale, Karl Forster (chef de chœur) [42], Coro del Maggio musicale fiorentino [61], Orchestre de l’Opéra Hélikon [1, 56], Wiener Philharmoniker [2, 9, 13, 34, 36, 62], Boston Symphony Orchestra [3, 20, 47], Ceská filharmonie [4], Berliner Philharmoniker [5, 7, 28, 42], Eastman-Rochester Orchestra [6], Orchestre national de la Radiodiffusion française [8, 10, 16, 45, 60], Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire [11], Orchestre philharmonique d’Israël [12], BRT-Filharmonisch Orkest [14], Orchestre du Théâtre de l’Opéra-Comique [15], Wiener Staatsopernorchester [17], Slovenská filharmónia [18, 57], Orchestre symphonique cinématographique de l’Etat de Russie [19], Sinfonieorchester des süddeutschen Rundfunks [21], RIAS-Symphonie-Orchester Berlin [22, 27], Orchestre de chambre Louis de Froment [23], Philharmonia Orchestra [24, 33, 49, 50, 52], Orchestre symphonique d’Etat de Moscou [25, 40], Orchestra sinfonica e coro di Milano della RAI [26], NBC Symphony Orchestra [29], Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz [30], Orchestra del Teatro dell’Opera, Roma [31], Philadelphia Orchestra [32], Orchestre national de Belgique [35], Orchestre des Concerts Colonne [37], Boston Pops Orchestra [38, 59], Narodowa Orkiestra Symfoniczna Polskiego Radia [39], Orchestra del Maggio musicale fiorentino [41, 60], London Promenade Orchestra [43], Orchestra sinfonica di Roma della RAI [44], Státna filharmónia Kosice [46], Koninklijk Concertgebouworkest [48], Radio-Symphonieorchester Wien [51], Orchestre philharmonique de Leningrad [55], Detroit Symphony Orchestra [58], Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (ou Würtembergisches Staatsorchester Stuttgart) [63], Grand orchestre symphonique de la Radio-télévision soviétique [64], Ekaterina Vasheruk [1, 56], Wilhelm Furtwängler [2, 9, 36], Charles Münch [3, 20, 47], Václav Talich [4], Ferenc Fricsay [5, 22, 27], Howard Hanson [6], Lorin Maazel [7], Igor Markevitch [8, 16, 52], Désiré-Emile Inghelbrecht [10], Georges Tzipine [11], Jean Martinon [12], George Szell [13], Alexander Rahbari [14], Jules Gressier [15], Hans Swarowsky [17], Adrian Leaper [18], Sergueï Skripka [19], Alfons Rischner [21], Louis de Froment [23], Charles Mackerras [24], Frédéric Devreese [25], Alfredo Simonetto [26], André Cluytens [28, 42, 45], Guido Cantelli [29], Leif Segerstam [30], Vittorio Gui [31], Leopold Stokowski [32], Herbert von Karajan [33, 50], Carl Schuricht [34, 62], Georges Sébastian [35], Edouard Colonne [37], Arthur Fiedler [38, 59], Johannes Wildner [39], Nikolaï Golovanov [40, 64], Gianandrea Gavazzeni [41, 61], Adrian Boult [43], Tullio Serafin [44], Alfred Walter [46], Willem Mengelberg [48], Roger Désormière [49], Kurt Tenner [51], Evgueny Mravinski [55], Ondrej Lenárd [57], Paul Paray [58], Thomas Beecham [60], Hans Altman (ou Ferdinand Leitner) [63] (direction) Dates et lieux d’enregistrement non précisés – 685’54 Coffret de dix disques Cristal Records Classic CROBS02 (distribué par Codaex)






La toute jeune division «classique» de Cristal Records soutient les jeunes artistes et réalise des «Musik’it» de pédagogie instrumentale, mais vient également d’éditer deux coffrets thématiques proposant des œuvres et interprétations sélectionnées par Eric Journel, directeur de la collection «Coffret Culture». L’un s’intitule «Les Saisons. L’Harmonie du temps», chacun de ses quatre disques étant dédié à l’une des saisons; l’autre, beaucoup plus volumineux, «La Baguette et la Plume. Les Ecrivains et la Musique», comprend dix disques, consacrés chacun à un grand écrivain: Shakespeare, Molière («et le théâtre royal»), Perrault, Voltaire («et la musique des Lumières»), Goethe, Schiller, Scott, Hoffmann, Pouchkine et Hugo.


Le premier atout de ces publications est leur prix, particulièrement attractif. Il est vrai qu’elles recourent très largement à des enregistrements tombés dans le domaine public – remontant même à 1906 pour un «bonus track» avec Edouard Colonne dirigeant son orchestre dans une version abrégée de la «Marche hongroise» de La Damnation de Faust (1846) de Berlioz – et, pour le reste, à «l’aimable autorisation» de Naxos et Marco Polo.


Mais il serait injuste de ne les recommander qu’à raison de leur aspect économique, même en ces temps de crise, car il ne s’agit nullement de banales compilations montées à la va-vite, même s’il faut déplorer quelques problèmes de finition éditoriale dans la notice de présentation (en français) et dans la description des plages: absence d’indications sur les mouvements lorsque les œuvres en comprennent plusieurs mais aussi imprécisions («Le Devin de village») et coquilles dans les noms propres, les prénoms des interprètes étant par ailleurs systématiquement omis («Gérard Philippe», «Englebert Humperdinck», «Alexander Rhabari», «Kurt Terner», «Ondrej Lennard», «Arthur Fielder») – quant au mystérieux «Altner», s’agit-il de Hans Altman ou bien de Ferdinand Leitner?


Ce ne sont toutefois que broutilles au regard d’une démarche dont l’intérêt mérite d’être salué. L’idée consistant à illustrer les rapports entre écrivains et compositeurs n’est certes pas nouvelle. En outre, certaines associations paraissent tirées par les cheveux, telle la Trente-deuxième symphonie (1779) de Mozart présentée comme l’Ouverture de Zaïde, ouvrage, au demeurant inachevé, inspiré de Voltaire. Mais le principe est le plus souvent décliné avec subtilité, mêlant choix attendus – la musique de scène du Bourgeois gentilhomme (1912) de R. Strauss pour Molière, l’Ouverture d’Egmont (1810) de Beethoven pour Goethe – et contrepieds astucieux – Le Roi s’amuse n’est pas évoqué par Rigoletto de Verdi mais par les «six airs de danse dans le style ancien» composés en 1882 par Delibes pour des représentations de la pièce d’Hugo et rassemblés en une suite d’orchestre. De même, pour La Dame de Pique de Pouchkine, c’est l’opéra (1864) de Suppé et non celui de Tchaïkovski qui a été retenu.


Il reste quand même quelques pages célèbres, mais elles bénéficient ici d’interprétations «historiques», bien que parfois un peu oubliées: Maazel survolté dans Roméo et Juliette (1869/1800) de Tchaïkovski, Fricsay étincelant dans Rossini, Furtwängler inattendu dans la «Marche hongroise» de Berlioz, Münch juvénile dans la Troisième symphonie «Ecossaise» (1843) de Mendelssohn, Markevitch au scalpel dans la Suite de Casse-Noisette (1891) de Tchaïkovski, Golovanov flamboyant dans Ce qu’on entend sur la montagne (1849/1854) de Liszt, Mengelberg débordant de romantisme dans le Prélude du premier acte des Maîtres chanteurs (1868) de Wagner.


Quelques «tubes», comme la «Marche nuptiale» du Songe d’une nuit d’été (1843) de Mendelssohn ou la «Barcarolle» des Contes d’Hoffmann (1880) d’Offenbach, ne suffisent pas à remettre en cause l’une des caractéristiques essentielles de cette parution: un véritable effort d’originalité. C’est ainsi l’occasion de découvrir des partitions relativement rares de compositeurs célèbres, comme l’ouverture Rob Roy (1831) de Berlioz, préfiguration du premier mouvement de Harold en Italie, deux des poèmes symphoniques les moins connus de Liszt – Ce qu’on entend sur la montagne et Bruits de fête (1853) – et la musique de ballet du Cid (1885) de Massenet.


De façon encore plus stimulante, on retrouve aussi des noms assez connus, mais dont on n’entend presque jamais la musique: Marschner, avec l’Ouverture de son «grand opéra romantique» Le Templier et la Juive (1829); Adam, avec l’Ouverture de son opéra-comique La Poupée de Nuremberg (1852); Humperdinck, avec trois («Introduction», «Ballade» et «Bruits de fête») des cinq «images symphoniques» tirées de La Belle au bois dormant (1902); Schmidt, avec l’Ouverture et deux Intermezzi de son «opéra romantique» Notre Dame (1904); Roger-Ducasse, avec un Interlude extrait du vaste Au Jardin de Marguerite (1905); Auric, avec la Suite symphonique de Phèdre (1949), tragédie chorégraphique de Cocteau, qui soutient sans peine la comparaison avec les grandes réussites de Milhaud; Liebermann, avec l’Ouverture de L’Ecole des femmes (1955).


Et ce coffret permet même de véritables découvertes, comme John Frederick Lampe (1703-1751), Saxon venu à Londres, avec l’Ouverture de son opéra Pyrame et Thisbé (1745); George Whitefield Chadwick (1854-1931), avec le «Lutin», troisième de ses quatre Esquisses symphoniques (1904); Eric Coates (1886-1957), avec sa fantaisie Cendrillon (1929); Marcel Poot (1901-1988), dont on aimerait entendre davantage qu’un bref extrait de la Suite tirée de son ballet Pygmalion (1957). Le programme du volume consacré à Pouchkine comprend même un canular datant de la fin des années 1940, dont l’auteur serait Mikhaïl Goldstein, la «Vingt-et-unième symphonie de Nikolaï Dimitrievitch Ovsianiko-Kulikovski (1768-1846)», du nom d’un propriétaire terrain ukrainien ayant réellement existé.


Bref, l’écoute ne suscite aucune lassitude, malgré une chronologie restreinte à deux siècles (1745-1957) et, partant, une forte concentration sur la période romantique, qui, il est vrai, marque sans doute un moment privilégié de la relation entre littérature et musique. De même, si l’on comprend que la sélection n’a guère pu se porter sur des œuvres concertantes, hormis la version pour saxophone alto et orchestre de Scaramouche (1937) de Milhaud, le parti pris consistant à conférer un primat quasi absolu de la musique symphonique est plus surprenant. La voix n’a droit de cité que grâce à Callas dans Lucia di Lammermoor (1839) de Donizetti, à Christoff dans deux mélodies de Rachmaninov et Moussorgski, et au Cantique de Jean Racine (1864) de Fauré. Or, il n’est pas certain que Mefistofele (1868) de Boito, par exemple, soit représenté au mieux par son Ouverture, de même qu’Adriana Lecouvreur (1902) de Cilea par le Prélude de son quatrième acte.


Le site de Cristal Records


Simon Corley

 

 

 

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