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01/01/2010 «Chopin, journal intime»
Frédéric Chopin : Ballades n° 1, opus 23, et n° 2, opus 38 – Mazurkas, opus 7 n° 2, opus 17 n° 2 et n° 4, opus 63 n° 3 et opus 68 n° 2 – Fantaisie, opus 49 – Fantaisie-Impromptu, opus 66 – Nocturnes, opus 9 n° 2 et opus posthume en ut dièse mineur – Trois Ecossaises, opus 72 n° 3 – Largo en ut mineur – Contredanse en si bémol majeur
Alexandre Tharaud (piano)
Enregistré à l’IRCAM, Paris (6-10 mai 2009) – 64’07
Virgin Classics 50999 45784521 – Notice de présentation en français, anglais et allemand
En phase avec le bicentenaire de la naissance de Frédéric Chopin (1810-1849), le pianiste français Alexandre Tharaud livre son «journal intime», dont la pudeur réside davantage dans l’interprétation des œuvres que dans la débauche de photographies de l’artiste qui agrémentent ce disque. La nature même de l’interview figurant dans la notice parait être le signe d’un produit destiné, d’abord et avant tout, aux «fans» du pianiste né en 1968. Signe trompeur, car cet intelligent parcours musical, rempli de rythme et de couleur, composé d’œuvres très fréquentées et de pièces plus rares (le Largo en ut mineur, la Contredanse en si bémol majeur...), est celui d’un authentique chopinien. La sélection de Mazurkas révèle ainsi une finesse de jeu et une sensibilité sincère, Alexandre Tharaud prenant à chaque fois le temps nécessaire pour caractériser et individualiser le discours musical. Les deux Ballades ne décevront pas, l’Opus 23 bénéficiant d’un jeu varié et vivant comme d’un toucher d’une grande richesse, l’Opus 38 d’un savant dosage de clarté et de puissance. Mais la conclusion la plus marquante que laisse ce disque, c’est que l’on tient avec Alexandre Tharaud l’un des plus grands interprètes des Nocturnes: davantage encore qu’avec un somptueux Nocturne en mi bémol majeur (sur lequel se referme l’album), c’est dans le bref mais définitif Nocturne en ut dièse mineur que le pianiste français donne la mesure de son talent: celui de l’émotion juste, calme et pudique.
Le site d’Alexandre Tharaud
Gilles d’Heyres
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