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12/21/2009
Richard Strauss : Der Rosenkavalier, opus 59

Christa Ludwig (Die Feldmarschallin), Gwyneth Jones (Octavian), Walter Berry (Ochs), Lucia Popp (Sophie), Ernst Gutstein (Faninal), Emmy Loose (Marianne), Murray Dickie (Valzacchi), Margarita Lilowa (Annina), Herbert Lackner (Ein Polizeikommissar), Harald Pröglhöf (Der Haushofmeister bei der Feldmarschallin), Ewald Aichberger (Der Haushofmeister bei Faninal), Ljubomir Pantscheff (Ein Notar), Karl Terkal (Ein Wirt), Plácido Domingo (Ein Sänger), Laurence Dutoit (Eine Modistin), Mario Guggia (Ein Tierhändler), Wiener Staatsopernchor, Wiener Philharmoniker, Leonard Bernstein (direction)
Enregistré à Vienne (1971) – 213’56
Coffret de 3 disques Sony 88697527322 – Notice de présentation en français, anglais et allemand






Il y a des disques qui mûrissent avec les années : le Rosenkavalier de Leonard Bernstein est de ceux-ci. On avait gardé le souvenir d’un enregistrement exagérément rutilant, chanté par des interprètes plus éminents que convaincants. La réédition par Sony de cette version du début des années 1970 (au sein de la collection «Sony Opera House») frappe un grand coup: est-ce la prise de son rafraîchie et en même temps très présente ? Est-ce le recul des années ou la mythification des témoignages laissés par le chef d’orchestre américain ? Peu en importe la raison, une évidence s’impose : ce Chevalier à la rose de Richard Strauss prend aux tripes, dès les premières notes, et diffuse un sentiment de plénitude et de finesse débridée. L’association d’un Bernstein déchaîné – qui allie la subtilité musicale d’un Carlos Kleiber à la jouissance instrumentale d’un Georg Solti – et d’un Philharmonique de Vienne en forme superlative baigne l’auditeur dans l’opulence: les vents prodiguent, à chaque solo, des miracles de phrasés ; les cuivres sont comme de rutilantes Maserati (… un peu trop rutilantes pour la prise de son parfois). Bref, toute l’émotion procède d’un orchestre qui, sans jamais couvrir les voix, les valorise malgré leurs limites.


C’est le cas de Christa Ludwig, qui n’a pas la voix idéale pour la Maréchale: trop étriquée souvent, un peu débordée par la tessiture à l’acte I, bien plus convaincante au dernier acte (avec son phrasé exceptionnel). Si l’Octavian de Gwyneth Jones monte progressivement en puissance (basse de tessiture dans le I, souveraine dans le II, renversante dans le III) et si les aigus cristallins de Lucia Popp paraissent légèrement étriqués au deuxième acte, l’alliance des trois femmes frôle l’idéal dans la scène finale de l’œuvre, dont le personnage principal demeure pourtant le tapis orchestral dont la magie transporte vers le grand frisson. En regard, Walter Berry n’a besoin de personne pour livrer un Ochs d’anthologie, idéalement goguenard au II et suprêmement pathétique au III : par sa voix sonore, son timbre clair, son articulation de rêve, il offre une incarnation majeure du rôle. Il ressort d’ailleurs de cette réédition que Leonard Bernstein savait bien s’entourer... jusqu’à confier le solo du chanteur et le rôle de Faninal aux voix si attachantes de Plácido Domingo et d’Ernst Gutstein.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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