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11/22/2009
Philippe Gaubert : Trois aquarelles pour flûte, violoncelle et piano – Pièce romantique pour flûte, violoncelle et piano – Sonates pour flûte et piano n°2 et n°3 – Trois pièces pour violoncelle et piano – Lamento pour violoncelle et piano
Trio Wiek : Christina Fassbender (flûte), Justus Grimm (violoncelle), Florian Wiek (piano)
Enregistré à la Funkhaus de Cologne (septembre 2009) – 65’39
Fuga Libera FUG556 (distribué par Harmonia mundi)
Florian Wiek donne son nom au trio qu’il a fondé en 2001 avec Christina Fassbender et Justus Grimm. Rien d’étonnant à cela si ce n’est la configuration, pour le moins rare : flûte, violoncelle et piano. Compte tenu de leur répertoire, forcément limité, ces musiciens jouent parfois en duo comme c’est le cas dans cet album consacré à Philippe Gaubert (1879-1941) avec lequel ils entrent au catalogue de Fuga Libera.
Dans son brillant texte de présentation (trilingue), Michel Stockhem tente d’expliquer le relatif oubli dans lequel ce compositeur est tombé mais d’où il sort progressivement, en particulier grâce aux efforts récents de Timpani et d’Alpha : son intense activité de chef d’orchestre, au point qu’il fut contraint, comme Mahler, de composer durant ses moments de répit, l’époque, difficile, marquée par deux guerres – Gaubert fut mobilisé en 1914 – et de bouleversantes mutations (sociales, économiques, politiques) ainsi que son écriture, peu novatrice.
Gaubert composa abondamment pour la flûte qu’il apprit auprès de Taffanel. Le programme comporte les Trois Aquarelles (1915) et la Pièce romantique (date inconnue) qui unissent cet instrument avec le violoncelle et le piano, une combinaison originale tentée par son contemporain Pierné (Sonata da camera) mais aussi Haydn, Weber, Martinů, ou, plus récemment, Peter Eötvös (Psy), George Crumb (Vox Balaenae), Kaija Saariaho (Cendres) et Thierry Escaich (Scènes d’enfants au crépuscule). L’auteur des Chants de la mer laisse une poignée d’œuvres pour flûte et piano, relativement bien documentées au disque, mais seules les ravissantes et mélodieuses Deuxième (1924, dédiée à Marcel Moÿse) et Troisième Sonates pour flûte et piano (1933) ont été retenues. A cela s’ajoutent un Lamento (1911), d’une grande noblesse de ton, et les inventives et typées Trois pièces (1928), toutes deux pour violoncelle et piano.
Cette délicieuse musique, bien de son temps, séduit, voire apaise, sans pour autant marquer les esprits. Bien qu’elle soit défendue par trois musiciens d’outre-Rhin, aucun choc culturel n’est à craindre : leur excellente prestation, bien qu’un peu anonyme, témoigne de souplesse, de naturel, de légèreté et de clarté. Un joli disque, plein de délicatesse et de fraîcheur printanière.
Sébastien Foucart
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