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09/29/2009
Joseph Haydn : Symphonies «Parisiennes» – Symphonie n° 88 – Symphonies «Londoniennes» – Missa in tempore belli («Paukenmesse»), Hob.XXII.9 [a] – Missa in angustiis («Nelsonmesse») [b], Hob.XXII.11 – Harmoniemesse, Hob.XXII.14 [c] – Theresienmesse, Hob.XXII.12 [d] – Die Schöpfung [e]

Lucia Popp [d], Judith Raskin [e], Patricia Wells [a], Judith Blegen [b, c] (sopranos), Rosalind Elias [d], Gwendolyn Killebrew [a, b], Frederica von Stade [c] (mezzos), Michael Devlin [a], Kenneth Riegel [b, c], Robert Tear [d], Alexander Young [e] (ténors), Paul Hudson [d], John Reardon [e], Alan Titus [a] (barytons), Simon Estes [b, c] (basse), Camerata Singers [e], London symphony chorus [d], Norman Scribner choir [a], Westminster choir [b, c], Joseph Flummerfelt [b, c], Abraham Kaplan [e] (chefs de chœur), Bernard Altmann [e] (violoncelle), Bruce Prince-Joseph [e] (clavecin), New York Philharmonic, London symphony orchestra [d], Leonard Bernstein (direction)
Enregistré à New York (27 janvier 1958 [104], 8-9 avril [83], 7 mai [82], 31 octobre [102] 1962, 17 janvier 1963 [88], 14 et 20 [84], 17, 18 et 20 [e], 20 [85] mai 1966, 7 [86], 21 [87] mars 1967, 10 et 12 [103], 12 février [101], 7 [93], 12 [100], 19-20 [99] octobre 1970, 14 et 16 décembre 1971 [94], 12 [95]), 19 [c] février, 5 et 8 mars [96] 1973, 9 [97], 10 avril 1975 [98], 20 décembre 1976 [b]), à Washington (20 janvier 1973 [a]) et à Londres (14-15 mai 1979 [d]) – 766’38
Coffret de 12 disques Sony 88697480452






A l’occasion du bicentenaire de la mort de Haydn, Sony réédite l’intégralité du legs gravé par Bernstein entre 1958 et 1976: un trésor comprenant douze disques répartis en six albums cartonnés renfermant chacun de un à trois disques, mais ne comprenant hélas aucune notice. C’est d’ailleurs bien le seul reproche qui pourra être adressé à cette publication d’un rapport qualité-prix difficilement contestable.


Car le chef américain, renommé (et apprécié) pour ses excès ne joue pas l’éléphant dans le magasin de porcelaine haydnien, alors même que ses enregistrements mozartiens, à tort ou à raison, ne sont pas passés à la postérité. Au demeurant, quel compositeur, sinon Mahler, a-t-il aussi bien et si constamment défendu? Le présent coffret suffirait à le prouver, rassemblant dix-neuf symphonies, les six «Parisiennes» (1785-1786), les douze «Londoniennes» (1791-1795) et, en bonus, la célèbre Quatre-vingt-huitième (1787). Une somme, par conséquent, même s’il existe certes chez d’autres éditeurs quelques autres témoignages, tous plus tardifs, hormis une Cent deuxième symphonie de 1971 en public à Vienne: Quatre-vingt-huitième, Quatre-vingt-douzième «Oxford», Quatre-vingt-quatorzième «La Surprise» et Symphonie concertante, toujours à Vienne (et également chez Deutsche Grammophon). De même, il a remis sur le métier la Paukenmesse à Munich en 1984 (Philips) et il existe par ailleurs une vidéo bavaroise (Deutsche Grammophon) de La Création (voir ici).


Bien de l’eau a coulé sous les ponts, non seulement depuis la Cent quatrième «Londres» de 1959 mais même depuis la Quatre-vingt-dix-huitième de 1975, avec, dans des registres très divers, les réalisations de Dorati, A. Fischer, Harnoncourt, Hogwood, Pinnock, Solomons ou Fey. Et pourtant, l’ensemble n’a pas pris une ride, non seulement parce que Bernstein, lui aussi, fait preuve d’une grande fidélité à la lettre du texte, respectant systématiquement les reprises des premiers mouvements systématiquement et, de façon plus spécifique, donnant sa pleine signification au roulement de timbales qui donne son nom à la Cent troisième. Mais surtout parce que ses interprétations privilégient toujours l’expression: chaque mesure parle, chante ou s’amuse, avec un enthousiasme communicatif, qui saisit dès le premier arpège de la Quatre-vingt-deuxième «L’Ours» pour ne plus lâcher l’auditeur.


Tout cela est évidemment plus romantique que classique – les trois premiers mouvements de la Quatre-vingt-quatorzième «La Surprise» pourront ainsi apparaître trop lents – et le Haydn de Bernstein se fait volontiers beethovénien, comme dans la force cataclysmique de l’ut mineur de la Quatre-vingt-quinzième. Avec n’importe quel autre, les menuets de la Quatre-vingt-quatrième ou de la Quatre-vingt-treizième seraient insupportablement pesants, mais ici, même l’importance de l’effectif instrumental joue davantage dans le sens de la puissance que de la lourdeur. Et le bonheur de jouer éclate à chaque instant, avec une fraîcheur désarmante (Allegro initial de la Centième «Militaire»), une inlassable énergie, des cordes qui claquent et qui raclent, des cuivres sonores. Un Haydn festif, mais aussi rustique et solennel dans les menuets, où le chef, au besoin truculent, ne résiste pas toujours à sa tentation d’en faire trop (Trio du Menuet de la Quatre-vingt-seizième «Le Miracle»).


S’il ne fallait retenir qu’une symphonie par groupe, la Quatre-vingt-sixième exalte la dimension rythmique jusqu’au délire (Allegro spiritoso, densité du Capriccio, frénésie de l’Allegro con spirito final), tandis que ressortent de la Quatre-vingt-dix-septième la manière dont les ponctuations des bois font la nique dans l’Adagio ma non troppo et la hargne du Menuet. A ce régal symphonique s’ajoutent quatre des six dernières messes de Haydn, dont la direction de Bernstein exalte la foi simple et solide, ainsi qu’une Création aux solistes moins bons que ceux de la vidéo susmentionnée, mais sans doute encore plus vivante.


Simon Corley

 

 

 

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