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09/29/2009
Wolfgang Amadeus Mozart : Sinfonia concertante pour instruments à vent en mi bémol majeur, K. 297 b (* §) – Sérénade n° 13 « Eine kleine Nachtmusik » K. 525 (§)

Erich Venzke (hautbois), Alfred Bürkner (clarinette), Martin Ziller (cor), Oskar Rothensteiner (basson), Orchestre philharmonique de Berlin, Hidemaro Konoe (direction) (*), Sidney Sutcliffe (hautbois), Bernard Walton (clarinette), Dennis Brain (cor), Cecil James (basson)Philharmonia Orchestra, Herbert von Karajan (direction) (§)
Enregistré à Berlin (4 janvier 1937 [*]) et à Londres (juillet 1953 [§ Sérénade], 17-18 novembre 1953 [§ Symphonie]) – 78’35
Opus Kura OPK7015 (distribué par DistrArt) – Notice bilingue (japonais et anglais) de Satoru Aihara






Un disque rassemblant deux interprétations d’une même œuvre ? Ce n’est certes pas la première fois que cela arrive mais, à l’instar des précédentes parutions éditées par Opus Kura, on reste circonspect à l’égard de la ligne éditoriale suivie. Certes, le lien entre les deux gravures peut sembler évident puisque Konoe dirige l’Orchestre philharmonique de Berlin dont Karajan sera plus tard le chef à vie mais cela reste néanmoins un peu ténu…


Compositeur et chef d’orchestre japonais, Hidemaro Konoe (1898-1973) étudia avec Vincent d’Indy et Erich Kleiber, double patronage prestigieux qui lui permit aussi bien d’orchestrer les Tableaux d’une exposition de Moussorgski ou le Quintette à deux violoncelles de Schubert que de diriger de grands orchestres à travers le monde (le Philharmonique de Berlin ou l’Orchestre de la Scala de Milan). Tombé aujourd’hui dans l’oubli, Konoe doit néanmoins rester dans la mémoire des mélomanes pour avoir été le premier chef à enregistrer, les 28 et 29 mai 1930, la Quatrième symphonie de Gustav Mahler à la tête du Tokyo New Philharmonic Orchestra, accompagné par la mezzo Eiko Kitazawa. Le présent enregistrement de la Symphonie concertante pour instruments à vent , effectué à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin le 4 janvier 1937, met en valeur les solistes d’alors qui étaient respectivement Erich Venzke (hautbois), Alfred Bürkner (clarinette), Martin Ziller (cor) et Oskar Rothensteiner (basson). Signalons qu’il s’agit là du premier enregistrement jamais réalisé de cette œuvre concertante devenue l’une des plus populaires chez Mozart : là résident aussi bien son intérêt que ses faiblesses.


La version enregistrée par Herbert von Karajan (1908-1989) a, quant à elle, été réalisée les 17 et 18 novembre 1953 dans la foulée de l’enregistrement des concertos pour cor de Mozart effectué avec Dennis Brain comme soliste les 12, 13 et 23 novembre. Outre Brain, les solistes (Sidney Sutcliffe au hautbois, Bernard Walton à la clarinette et Cecil James au basson) connaissaient parfaitement l’œuvre pour l’avoir donnée à plusieurs reprises dans les semaines précédant l’enregistrement sous la baguette de Harry Blech (qui dirigeait à cette occasion les London Mozart Players). Les habitudes interprétatives ainsi acquises semblaient autoriser Sutcliffe à demander à Karajan, lors de l’enregistrement, de prendre l’œuvre plus rapidement que ne le faisait le chef autrichien : l’anecdote est savoureuse puisque Karajan acquiesça… avant de reprendre imperturbablement le tempo qu’il avait lui-même choisi !


Il est vrai que, globalement, les tempi choisis par Karajan sont plus mesurés que ceux de Konoe – ils sont du même ordre, en revanche, que ceux de la version réalisée ultérieurement par Karajan à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin en 1970 (EMI). Ils n’en sont pas moins convaincants, Karajan privilégiant la séduction immédiate d’une partition où les saillies techniques (le cor répondant à la clarinette qui, elle-même, faisait écho au basson) succèdent aux passages plus volontiers lyriques. Il faut dire, à la décharge de Konoe, que les conditions techniques initiales de l’enregistrement et l’absence de toute remasterisation par l’éditeur Opus Kura rendent sa version plus difficilement appréciable. Outre un souffle important et des crépitements incessants, on s’étonne notamment de la laideur des sonorités de la clarinette et du hautbois. Dans chacun des deux enregistrements, l’orchestre est de très bon niveau même si, là encore pour des raisons techniques, le Philharmonia surpasse son illustre confrère d’Outre-Manche. Sauf à vouloir préserver l’intérêt purement historique de cette confrontation, mieux vaut se tourner vers la seule version enregistrée par Karajan mais couplée avec une superbe version du Quintette pour piano et vents de Mozart, mettant notamment à l’honneur un Walter Gieseking époustouflant de poésie (Testament).


La dernière œuvre au programme de ce disque est une version de la célébrissime Sérénade n° 13 « Eine Kleine Nachtmusik » enregistrée par Herbert von Karajan et l’Orchestre Philharmonia. Second enregistrement d’une série de cinq (un premier avec l’Orchestre philharmonique de Vienne en octobre 1946, trois autres avec Berlin en 1966, 1972 et février 1981), celui-ci bénéficie d’un orchestre véloce, répondant comme il se doit aux moindres indications du chef. En dépit d’indéniables qualités, on lui préfèrera néanmoins la version gravée par Karajan en 1966 qui s’avère plus naturelle et plus séduisante.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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