About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

09/27/2009
«Schubert Klavierwerke», volume 3
Franz Schubert : Sonate n° 23, D. 960 – Moments musicaux, D. 780

Gerhard Oppitz (piano)
Enregistré à l’Historischer Reitstadel de Neumarkt in der Oberpfalz (30 avril-5 mai 2007) – 79’20
Hänssler CD 98.298 (distribué par Intégral) – Notice de présentation en anglais et allemand






Trente ans après sa victoire au concours Arthur Rubinstein en Israël, Gerhard Oppitz (né en 1953) poursuit son chemin discographique chez Hänssler où, après avoir gravé l’intégrale des Sonates de Beethoven, il s’attaque à celles de Schubert. De sa frappe massive et profonde, avec son piano riche et sonore, le pianiste allemand trouve dans la Sonate en si bémol majeur (1828) quelques moments intensément haletants (Molto moderato) et un certain sens du mystère. L’instabilité est pourtant le sentiment qui domine dans cette interprétation hésitant entre le trop lent et le brusque. Pourquoi Gerhard Oppitz hache-t-il à ce point le tempo, lequel semble se chercher sans jamais se dénouer ? Cette instabilité du rythme est perceptible tout au long du premier mouvement (dont la mise en place est bien lente) et se fait encore plus gênante dans l’Andante sostenuto et surtout l’Allegro ma non troppo conclusif, à la limite de l’indigent. Malgré quelques ralentis douteux, le Scherzo est le moment le plus réussi, porté par une énergie pleine de fraîcheur. On peine pourtant à identifier l’apport de Gerhard Oppitz à la discographie d’une œuvre pour laquelle les références ne manquent pas (Brendel, Kempff, Kovacevich, Serkin, Sokolov, Richter, Uchida...).


Alors que la technique du pianiste reste impressionnante, les six Moments musicaux (1824) sont peut-être plus décevants encore. Le Moderato introductif est à la fois pesant et prosaïque. Le Quatrième Moment musical, également marqué Moderato, manque cruellement d’arrière-plan et s’empêtre dans un tempo précipité et par moments cafouilleux. L’Allegro moderato déroute lui aussi par l’irrégularité de sa rythmique. La vivacité du tempo est beaucoup mieux assumée dans l’Allegro vivace, mais la platitude du message musical reste égale. Rien n’y fait : on s’ennuie ferme – même dans l’Andantino (un comble !) – et l’Allegretto final, intègre et sobre, ne vient malheureusement fournir aucune clef pour comprendre le sens de cette version bien pâlotte des Moments musicaux, qui donne envie de retourner aux interprètes ayant quelque chose à dire dans cette œuvre. Avec des moyens pianistiques aussi somptueux que ceux de Gerhard Oppitz, on se dit que ce disque est un beau gâchis.


Gilles d’Heyres

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com