About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

09/21/2009
Johann Sebastian Bach : Cantates «Nun komm, der Heiden Heiland», BWV 61, «Das neugeborne Kindelein», BWV 122, «Liebster Immanuel, Herzog der Frommen», BWV 123, et «Himmelskönig, sei willkommen», BWV 182

Monika Mauch (soprano), Matthew White (alto), Charles Daniels (ténor), Harry van der Kamp (basse), Montréal Baroque, Susie Napper (violoncelle et direction artistique), Eric Milnes (orgue et direction)
Enregistré en l’église Saint-Augustin de Mirabel, Québec (26-29 juin 2007) – 72’47
SACD 2 2403 ATMA Classique (distribué par Intégral) – Notice bilingue (français – anglais) de François Filiatrault






Créé en 2003 par la gambiste et violoncelliste canadienne Susie Napper (qui a collaboré aussi bien avec Il Complesso Barocco d’Alan Curtis que Les Arts florissants de William Christie), le Festival Montréal Baroque enchante chaque été la vieille ville autour de la musique ancienne et du répertoire baroque. Assez proche dans sa conception du Festival de l’Abbaye-aux-Dames de Saintes, il attire à lui un public extrêmement diversifié, avide d’entendre d’excellents ensembles et solistes interpréter un répertoire qui s’étend du Moyen-Age au XVIIIe siècle. Ce disque en est un parfait reflet puisqu’il témoigne de ce que les spectateurs ont pu écouter lors d’un concert de l’édition 2007 (on signalera également le disque publié chez ATMA Classique, consacré à trois cantates de Bach dédiées à la Vierge Marie, reflet du Festival 2006).


La Cantate « Nun komm, der Heiden Heiland » BWV 61 a été créée le 2 décembre 1714 à Weimar, ville où Johann Sebastian Bach (1685-1750) était attaché au service du duc de Saxe-Weimar Guillaume II depuis 1708. Première des trois cantates composées pour le premier dimanche de l’Avent (les deux autres étant la Cantate « Schwingt freudig euch empor » BWV 36 et la Cantate « Nun komm, der Heiden Heiland » BWV 62), elle se caractérise avant tout par un dépouillement instrumental extrême. Volontairement fruste, la mélodie est saccadée et débute par la phrase « Nun komm, der Heiden Heiland » (« Viens maintenant à nous, Sauveur des gens de bien »), répétée par chaque soliste dans un style qu’allie l’imploration à l’attente fébrile, voire impatiente, du Messie. Charles Daniels déclame ensuite avec conviction un très beau récitatif avant de se lancer dans un air joyeux où il encourage de nouveau Jésus à venir sur terre. On regrettera tout de même son manque d’enthousiasme alors qu’il s’adresse non seulement au Seigneur mais aussi aux croyants qui L’attendent avec ferveur, message parfaitement délivré en revanche par le choral qui conclut cette brève cantate (entonné par le chœur qui n’est composé, en vérité, que des quatre solistes).


Composée pour le dimanche suivant la Noël, la Cantate « Das neugeborne Kindelein » BWV 122 fut exécutée pour la première fois le 31 décembre 1724. Beaucoup plus allante, beaucoup plus riche du point de vue orchestral, elle débute ici par un superbe chœur à quatre voix accompagné par de véloces hautboïstes sur un rythme ternaire. On admirera la manière dont les timbres des quatre chanteurs parviennent à se marier de la façon la plus harmonieuse, avant que la basse Harry van der Kamp, dans son air « O Menschen, die ihr täglich sündigt », puis les trois autres solistes, dans un (trop bref) choral basé sur un rythme de sicilienne, ne donnent plus individuellement la mesure de leurs talents.


La fête de l’Epiphanie narre, on le sait, la visite que les trois Rois mages rendirent à Jésus (épisode relaté dans l’Evangile selon Saint Mathieu). Bach composa à cet effet la Cantate « Liebster Immanuel, Herzog der Frommen » BWV 123, vraisemblablement exécutée pour la première fois au début du mois de janvier 1725. Le Montréal Baroque témoigne une grande souplesse d’exécution, notamment dans le jeu existant entre les deux flûtes traversières et les deux hautbois d’amour (dans le premier choral). Cette cantate met surtout en valeur les voix masculines. Ainsi, doté d’une excellente technique vocale et d’un timbre agréable, le ténor Charles Daniels déclame avec tact son air qui mêle joie céleste et inquiétudes humaines avant que, introduit par un subtil dialogue entre une flûte et un violoncelle, la basse n’entonne à son tour un couplet sur l’inutilité du monde Ici-bas, le réconfort et la présence de Jésus se suffisant à eux mêmes.


La Cantate « Himmelskönig, sei willkommen » BWV 182 est peut-être la plus connue des quatre figurant ici ; en tout état de cause, elle est la plus abondamment représentée au disque. Ecrite pour la dimanche des Rameaux, exécutée pour la première fois en mars 1714, elle se caractérise en premier lieu par une brève Sinfonia introductive qui fait intervenir la flûte et le violon, soutenus par les pizzicati du violoncelle doublé par l’orgue positif. Le manque d’imagination de cette page purement orchestrale (on aimerait davantage de dynamisme et de jeu entre solistes) est fort dommageable, d’autant que le premier chœur (là encore réduit à quatre voix) s’avère également assez conventionnel. L’engagement des solistes (on soulignera notamment la très belle aria « Jesu, laß durch Wohl und Weh » confiée ici encore à Charles Daniels) s’améliore au fil de la cantate, il est vrai très bien accompagnés par les autres musiciens où domine une flûte à bec virtuose.


Sans remettre en cause les meilleures interprétations existantes (par exemple Philippe Pierlot et le Ricercar Consort dans la BWV 182, Masaaki Suzuki ou Ton Koopman dans les BWV 122 et BWV 123), ce disque n’en est pas moins utile pour témoigner du très bon niveau que peut revêtir le Festival Montréal Baroque qui se déroule chaque année sur les bords du Saint-Laurent.


Le site du Festival Montréal Baroque


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com