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09/10/2009
Nicola Fiorenza : Concertos en fa mineur pour flûte, violon, alto, violoncelle et basse continue, en ré majeur pour deux violons, violoncelle et basse continue, en la mineur pour trois violons et basse continue, et en ré majeur pour deux violons, alto, violoncelle et basse continue – Sonate en sol majeur pour violon et basse continue – Sinfonia en la mineur pour flûte, deux violons et basse continue

Dolce & Tempesta, Stefano Demicheli (clavecin et direction)
Enregistré au théâtre « Primo Ferrari » de San Marcello (septembre 2008) – 66’37
Fuga Libera FUG 549 (distribué par Harmonia mundi) – Notice exemplaire d’Andrea Friggi (en italien, français et anglais)






Nicola Fiorenza, dont la date de naissance nous est inconnue, décédé en 1764, est un compositeur napolitain qui a essentiellement exercé ses talents auprès de la Chapelle royale de la ville. Peu connu aujourd’hui, il a pourtant bénéficié d’une estimable réputation à son époque, passant notamment pour un remarquable violoniste et un non moins talentueux compositeur. Voici en première mondiale cinq œuvres de cet auteur peu prolixe et, par voie de conséquence, peu représenté au disque, qui ont pour premier mérite de nous éclairer sur la musique napolitaine de cette époque (la Sinfonia en la mineur ayant, quant à elle, déjà été enregistrée chez Capriccio par l’ensemble Accademia per Musica).


A défaut de briller par son inventivité, Nicola Fiorenza dispose d’un réel talent même s’il est loin d’atteindre les sommets de certains de ses confrères. Ainsi le Concerto en fa mineur est-il indéniablement influencé par les compositions du grand Arcangelo Corelli (1653-1713) : si la flûte s’avère grave dans le premier mouvement à l’instar de ce que l’on peut également entendre chez Telemann, on remarquera surtout la dynamique insufflée par l’ostinato du violon solo dans le deuxième mouvement, sans conteste le plus réussi. Quant à la course poursuite du dernier mouvement, si elle s’avère assez typique de ce que l’on peut entendre à l’époque, elle n’en demeure pas moins impressionnante de virtuosité. Dans le premier des deux Concertos en ré majeur, et sans que son intitulé ne le laisse entendre, c’est le violoncelle qui domine, magnifiquement tenu par Marco Testori. Bien que les concertos faisant intervenir un groupe de trois violons soient davantage l’apanage de Vivaldi que de tout autre compositeur, le Concerto en la mineur de Nicola Fiorenza fait davantage penser à Pietro Locatelli (1695-1764), autre célèbre compositeur italien du XVIIIe siècle : l’attention est ainsi, semble-t-il, davantage portée sur le phrasé que sur le côté naturel de la mélodie. Plus anachronique pourrait-on dire, le Largo de la Sonate en sol majeur renvoie, quant à lui, aux Concerti grossi de l’Opus 6 de Georg Friedrich Händel (1685-1759). L’influence italienne n’en demeure pas moins prédominante, s’affirmant sans conteste dans le dernier mouvement caractérisé par les accents rustiques du violoncelle. Enfin, un mot sur le second Concerto en ré majeur qui, au-delà du fourmillement d’idées, mérite l’écoute en raison d’un splendide Andante où brille de nouveau le violoncelle.


En dépit du faible génie de Nicola Fiorenza, voici donc un disque intéressant, bien interprété, qui est une pierre supplémentaire apportée à la redécouverte musicale de ce XVIIIe siècle si prolixe en la matière.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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