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07/27/2009
Philippe Boesmans: Tunes – Cadenza – Fanfare I – Surfing (*)
David Lively (piano), Christophe Desjardins (alto), Ensemble Musiques Nouvelles, Georges-Elie Octors (direction)
Enregistré à Bruxelles (juin 1990 [Surfing]) et à Strasbourg (décembre 2007) – 52’10
Cyprès CYP4629 (distribué par Harmonia mundi)
Ce disque au minutage un peu chiche éclaire une facette méconnue de Philippe Boesmans (né en 1936), surtout connu grâce à ses opéras, souvent repris et dont le dernier, Yvonne, princesse de Bourgogne, a été créé au début de l’année au Palais Garnier (voir ici).
Le programme comporte essentiellement des œuvres pour piano seul, un genre pour lequel ce compositeur quasiment autodidacte a, jusqu’à présent, peu écrit. Les Tunes, pièces purement instrumentales, sont en réalité extraits de Love and Dance Tunes, cycle pour piano et baryton composé pour Dale Duesing, le comte de Reigen (1993), exactement contemporain, et l’inoubliable Leontes de Wintermärchen (1999). David Lively souligne le caractère éruptif de cette musique aux accents brutaux mais capable de tendresse. Egalement enregistrés à l’Opéra national du Rhin en décembre 2007, Cadenza, issu du Concerto pour piano (1978), et Fanfare I (1971-1972), pour deux pianos... à deux mains, sont des œuvres de plus grande envergure et aux surprenants effets de démultiplication et de résonance. Le piano de Lively, capté de (trop) près, s’y montre tranchant et cinglant.
D’une durée de treize minutes, Surfing (1989), pour alto et orchestre de chambre, séduit d’emblée: sophistiquée, nerveuse, serrée, procédant par touches, l’écriture témoigne d’une science des timbres et des climats remarquables, qualités perceptibles dans les ouvrages lyriques. Wintermärchen lui emprunte d’ailleurs (volontairement ?) un de ses thèmes les plus inoubliables. Presque trois mois après l’avoir créée le 19 mars 1990 au Festival Ars Musica, Christophe Desjardins et l’Ensemble Musiques Nouvelles dirigé par Georges-Elie Octors ont enregistré cette œuvre mémorable au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
Doté d’un texte de présentation (bilingue) de Serge Martin, auteur de l’ouvrage Philippe Boesmans, entretiens et témoignages (Mardaga), ce disque ne devrait pas passer inaperçu auprès des admirateurs du compositeur belge.
Sébastien Foucart
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