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07/05/2009
Franz Schubert : Sonate n° 23, D. 960
Arnold Schönberg: Six petites pièces, opus 19

Jean Angliviel (piano)
Enregistré à Ivry-sur-Seine – 55’
Polymnie POL150760 (distribué par Intégral) – Notice en français et anglais






Rien ne sauve ce disque: une notice minimale se contentant de reprendre des textes extraits du fameux Guide de la musique de piano et de clavecin de François-René Tranchefort (Fayard) et présentant très sommairement le pianiste, formé aux Etats-Unis et professeur d’harmonie au piano à l’université Paris VIII, le minutage un peu chiche, le rapprochement de deux compositeurs certes autrichiens et commençant par « Sch » mais sans rapport et de deux œuvres aux dimensions et ambitions diamétralement opposées, dont la dernière semble avoir été enregistrée pour compléter, légèrement, le disque, la prise de son à la fois rapprochée et sèche, le Steinway excessivement métallique notamment dans les aigus, et surtout le jeu de Jean Angliviel.


Ce pianiste passe à côté de l’architecture monumentale de la sonate de Schubert (1828). Aucune direction, aucune hauteur de vue, ne se dégagent de son discours, en outre marqué par une pédale coupant les sons de façon désagréable. Point de divines longueurs brucknériennes dans le gigantesque et si intense premier mouvement, Molto moderato, mais un jeu ennuyeux et d’une platitude attristante dont on ne voit pas la fin. Le pianiste passe à côté de la tranquillité admirable du deuxième mouvement, Andante sostenuto, en ralentissant à l’excès le tempo, encore plus ici qu’ailleurs. Le Scherzo, si délicat, est boulé et manque de charme, de cantabile et de finesse, tandis que le dernier mouvement, Allegro ma non troppo, n’est en rien l’occasion de retrouver quelque sourire légèrement ironique ou gaité, les moyens digitaux semblant aux limites (notamment dans l’ultime coda).


Bref, pour avoir une véritable vision de la D. 960, on se reportera avec profit à celle de Radu Lupu (Decca).


Schönberg n’est pas mieux traité. La lecture que fait Jean Angliviel de ses courtes pièces de l’Opus 19 datant de 1911 n’a rien d’anagogique : l’ensemble paraît simplement haché, le pianiste semblant ne pas avoir le temps, au travers des respirations, d’en dégager la déréliction, la fulgurance, l’expressionnisme, le lyrisme et la force de concentration, presque webernienne, d’une certaine façon seulement puisque n’ayant pas les caractères ascétiques des épures pianistiques de Webern. Claude Helffer (harmonia mundi) ou Maurizio Pollini (DG) font beaucoup mieux.


Stéphane Guy

 

 

 

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