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07/05/2009
Joseph Haydn : Les Saisons
Genia Kühmeier (Hanne), Werner Güra (Lukas), Christian Gerhaher (Simon), Chœur Arnold Schoenberg, Concentus Musicus de Vienne, Nikolaus Harnoncourt (direction )
Enregistré en public à Graz (28 juin–2 juillet 2007) – 136’
Coffret de deux disques Deutsche Harmonia Mundi 88697 (distribué par Sony) – Notice et livret en allemand et en anglais





Rudesse des accents, franchise de l’articulation, il y a quelque chose de terrien dans ces secondes Saisons de Nikolaus Harnoncourt, à qui l’on peut faire confiance pour ne pas donner dans l’idylle paysanne petit Trianon. L’été s’annonce sec, l’hiver désolé, tandis que les chœurs automnaux sont pris d’une sorte de frénésie quasi bachique. Rien de froid pour autant : le chef sait s’attendrir, quitte à tomber ici ou là dans le maniérisme. Il semble surtout privilégier le descriptif par rapport au narratif et replace la créature au sein de la nature : il situe le dernier oratorio de Haydn à hauteur d’homme, soucieux de mieux le démarquer, sans doute, de La Création. Mais si la direction rend pleinement justice à la modernité de Haydn, en particulier à travers les rythmes et les couleurs, si elle l’inscrit même dans le romantisme à venir, si elle théâtralise volontiers les effets, comme dans l’orage estival, elle semble parfois, paradoxalement, enchaîner les numéros plus qu’en assumer la continuité dramatique. On serait finalement tenté de préférer sa première version, plus spontanée et plus inspirée – où l’on trouvait déjà le remarquable Chœur Arnold Schoenberg, mais avec le Symphonique de Vienne. Il y avait aussi des solistes supérieurs, bien que ceux de ce live du festival Styriarte de Graz, que le maître aujourd’hui octogénaire dirige depuis sa création en 1985, soient excellents. Genia Kühmeier, révélée naguère en Pamina à Salzbourg, pourrait en effet davantage varier sa palette de couleurs et chanter un peu moins droit, Werner Güra a de la blancheur dans le timbre et Christian Gerhaher, d’abord Liedersänger, accuse ses limites dans les passages les plus éloquents de l’œuvre. Si l’on tient à posséder une version à l’ancienne de ces Saisons, on se tournera donc plutôt vers René Jacobs, à l’imagination inépuisable ou, encore une fois, vers le premier Harnoncourt – Gardiner, qui a mieux réussi ses Saisons que sa Création, peut tout aussi se recommander. Les interprétations traditionnelles ne manquent pas non plus – occasion de rappeler l’existence du superbe Herbert Kegel.


Didier van Moere

 

 

 

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