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06/03/2009
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 5 «L’Empereur», opus 73 – Fantaisie chorale, opus 80

Philippe Entremont (piano), Chœur de l’ORTF, Jean-Paul Kreder (direction), Orchestre national de la RTF, Jean Martinon (direction)
Enregistré en public à Paris (11 février 1970) – 61’49
Cascavelle VEL 3132 (distribué par Abeille musique)






D’abord un mauvais point pour Cascavelle, qui contribue, en reproduisant en couverture de ce disque un détail du Sacre de Napoléon par David, à entretenir la confusion sur le surnom donné au Cinquième concerto (1809) de Beethoven. Combien de fois faudra-t-il en effet rappeler aux éditeurs en mal d’illustration que l’œuvre a d’autant moins à voir avec Napoléon Ier que le compositeur a rageusement biffé la dédicace de sa Symphonie «Héroïque» à Bonaparte lorsque celui-ci se fit couronner et qu’il écrivit son ultime concerto pour piano alors que les troupes françaises menaçaient Vienne? Et cette dénomination impériale, si elle n’a certes pas tardé à s’imposer, ne vient même pas de Beethoven, mais de Johann Baptist Cramer pour l’édition anglaise, qui saluait ainsi «l’empereur des concertos» – à cette époque, on savait déjà faire de la com.


Accompagné d’une intéressante notice (en français et en anglais) de Jean-Charles Hoffélé sur l’art et le style de Philippe Entremont, ce disque, consistant en une archive de l’INA qui témoigne des festivités organisées pour le bicentenaire de la naissance de Beethoven, permet de le retrouver en concert avec Jean Martinon, alors directeur musical de l’Orchestre national. Voici un live typique, avec ses défauts – des accrocs et décalages, un accompagnement aux couleurs parfois assez laides, un quatuor vocal quasi désopilant – mais surtout ses qualités: un beau volontarisme, tant de la part du soliste que de l’orchestre, mais qui ne demande qu’à s’assouplir dans des échappées poétiques ménagées jusque dans les mouvements impairs du concerto, et un sens dramatique souvent convaincant dans la Fantaisie chorale (1808). On apprécie aussi la subtilité du toucher et la variété du jeu d’Entremont, tour à tour volubile et ému, ludique et attendri: une publication dont le but n’est évidemment pas de détrôner les nombreuses références dans ce répertoire mais qui permet de saluer les soixante-quinze ans, le 7 juin prochain, du pianiste français.


Simon Corley

 

 

 

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