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05/30/2009
Henri Dutilleux : Trois préludes
Béla Bartók : En plein air, Sz. 81
Arnold Schönberg : Trois pièces pour piano, opus 11
Pierre Boulez : Douze Notations
Olivier Messiaen : Etudes de rythme
Charles Ives : Sonate pour piano n° 2 « Concord. Mass., 1840-1860 »
Gilles Tremblay : Deux pièces pour piano
Betsy Jolas : Deux pièces pour piano

Roger Muraro (piano)
Enregistré à Radio France, Paris (15 février 2001 [Messiaen]) et en l’église de La Grave (juillet 2004 et juillet 2006) – 125’
Un double album Accord 480 0862 (distribué par Universal)





La réputation de Roger Muraro dans le répertoire du XXe siècle n’est plus à démontrer et ce double album, hommage à Claude Helffer (1922-2004), vient nous le rappeler. Cette anthologie regroupe des prises effectuées de juillet 2004 à juillet 2006 en l’église de La Grave (au festival de la Meije), avec et sans public. Les saisissantes Etudes de rythme de Messiaen ont, quant à elles, été captées au fFestival Présences de Radio France le 15 février 2001. Si cet étalement se distingue à l’écoute, l’instrument sonne toujours magnifiquement.


Signataire d’une notice véritablement superlative (en français et en anglais), Bruno Serrou consacre à chaque œuvre une section à part entière dont l’intitulé est judicieusement choisi : « Piano puissance mille » pour la Sonate « Concord » d’Ives, « Piano orfèvrerie » (Deux pièces de Tremblay), « Piano expérimental » (Trois pièces de Schönberg), « Piano nature » (En plein air de Bartók), « Piano miroir » (Trois préludes de Dutilleux), « Piano cellule » (Deux pièces de Jolas), « Piano poète de l’instant » (Douze Notations de Boulez) et « Piano voltigeur » (Etudes de rythme). Voilà qui rehausse l’intérêt pédagogique de cette publication dont le dos de couverture, représentant Muraro dans la pose d’une grenouille, ne manque pas de faire sourire...


Techniquement, le pianiste bluffera les plus blasés, d’autant plus qu’il veille constamment à la beauté des timbres, rendus dans toute leur richesse. D’une précision à toute épreuve, il cisèle scrupuleusement chaque page et déploie des nuances dynamiques qui paraissent infinies, à l’image de la palette expressive. Poésie, abstraction, atmosphère, douceur, férocité, couleurs, le piano du siècle dernier fut d’une richesse insoupçonnée. A l’aise aussi bien dans les grandes que dans les petites formes, Roger Muraro l’illustre avec une conviction et une concentration du propos peu communes.


Le site de Roger Muraro


Sébastien Foucart

 

 

 

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