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05/02/2009
Martin-Joseph Mengal : Grand Octuor pour six cors et deux trombones
Léon Dubois : Octuor pour huit cors chromatiques
Luc Bergé, Jeroen Billiet, Bart Cypers, Frank Clarysse, Mark De Merlier, Bart Indevuyst, Miek Laforce, Bert Vanderhoeft, Johan Van Neste (cor), Gunter Carlier, Joost Swinkels (trombones), Diederik De Rouck (direction)
Enregistré à la Chapelle du Cloître Saint-Vincent, Gijzegem (juin 2007) – 50’53
Fuga Libera FUG 550 (distribué par harmonia mundi)
Le label belge Fuga Libera s’aventure volontiers hors des sentiers battus. Ce disque, accompagné, comme de coutume, d’une notice soignée (en français, néerlandais et anglais), propose deux œuvres de compositeurs flamands, conçues, qui plus est, pour une nomenclature pour le moins curieuse.
Il s’agit du résultat d’un travail de recherche mené par Luc Berger, spécialiste du cor, naturel comme « moderne », professeur au Koninklijk Conservatorium Brussel et collaborateur régulier de formations belges et françaises telles que l’Orchestre des Champs-Elysées, les Musiciens du Louvres, les Arts florissants et l’Orchestre royal de chambre de Wallonie. Grâce à une étude, manifestement pointue, d’un de ses anciens élèves, Jeroen Billiet (200 Years of Belgian Horn School ? A Comprehensive Study of the Horn in Belgium, 1789-1960), présentée en 2008 à l’Institut Orpheus de Gent, il a été possible de reconstituer les modes d’exécution des cors du XIXe siècle.
Six cors naturels français, dits « d’orchestre », et deux trombones des années 1800 à 1830 ont été réunis pour interpréter le Grand Octuor, en six mouvements, que Martin-Joseph Mengal composa en 1820 durant ses études avec Antonin Reicha. L’Octuor pour huit cors chromatiques que Leon Dubois acheva en 1895 présente davantage d’intérêt. Cette partition, dédiée à son ancien professeur de cor au Conservatoire royal de Bruxelles, Louis-Henri Merck, est quant à elle jouée sur des cors des ateliers bruxellois Van Cauwelaert et datés de 1870 à 1920 – la notice offre des informations détaillées sur les instruments mais assez peu d’illustrations pour les admirer. Cette petite heure de musique s’écoute agréablement et permet d’apprécier, outre la beauté du son de ces instruments, l’habilité avec laquelle Mengal et, surtout, Dubois sont parvenus à composer pour une formation aussi insolite.
Etrangement, bien qu’il soit beaucoup question du Conservatoire Royal de Bruxelles – un plan orne d’ailleurs la couverture et Dubois y fut directeur, cet enregistrement a été réalisé à la Chapelle du Cloître Saint-Vincent de Gijzegem. Pour les fanatiques de l’instrument et les curieux impénitents.
Sébastien Foucart
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