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04/20/2009
Engelbert Humperdinck : Hänsel und Gretel
Theo Adam (le Père), Gisela Schröter (la Mère), Ingeborg Springer (Hansel), Renate Hoff (Gretel), Peter Schreier (la Sorcière Grignote), Renate Krahmer (le Marchand de sable, la Fée Rosée), Membres du Dresdner Kreuzchor, Orchestre de la Staatskapelle de Dresde, Otmar Suitner (direction)
Enregistré à Dresde (1969) – 95’
Coffret de deux disques Berlin Classics 8418BC (distribué par Intégral) – Notice trilingue, livret en allemand





Pour le chef-d’œuvre de Humperdinck, Karajan (EMI) et Solti (Decca) constituent des références. Otmar Suitner vient pourtant de nous convaincre de ses mérites. Peu connu en France, cet Autrichien disciple de Clemens Krauss, qui fit la plus grande partie carrière en Allemagne de l’est, fut à plusieurs reprises l’hôte de Bayreuth. Il faut écouter – ou réécouter – ses enregistrements d’opéras, ses Mozart, ses Dvorak. Sous sa baguette alerte, souple et fluide, la Staatskapelle de Dresde, qu’il dirigea de 1960 à 1964, brille de mille feux subtils, merveilleuse à la fois de générosité, de légèreté et de fraîcheur : on entend bien une Märchenoper, le chef ne prenant pas, comme un Karajan, le parti du grand opéra wagnérien ou straussien – la Pantomime, de ce point de vue, est magnifique. On entend là l’un des plus beaux orchestres de la discographie de Hansel et Gretel. De quoi regretter d’autant plus que Renate Hoff se montre un peu mûre en Gretel, gênée aux entournures dans les « Tirelireli » du troisième tableau, ou que le Hansel d’Ingeborg Springer ne soit pas davantage caractérisé – pour le coup, on pense aux couples Schwarzkopf-Grümmer et Popp-Fassbaender. Mais Gisela Schröter, connue des discophiles pour sa Marie et sa Kundry sous la direction de Herbert Kegel, s’impose en Mère stylée, grondeuse mais pas mégère. Theo Adam, de son côté, dont le vibrato restait alors maîtrisé, oublie ses Wotan pour un Père bonhomme et superbe de ligne. Quant à Peter Schreier, il justifierait à lui seul l’achat de ce Hansel et Gretel. Sans se départir un instant de son art du phrasé, il joue sur son émission avec une incroyable virtuosité, chantant du nez, de la tête, surenchérissant sur les défauts d’un timbre dont on - peut-être à commencer par lui-même - sait le peu de charme, pour camper une des Sorcières à la fois les plus déjantées et les mieux chantantes qui soit : seuls les Liedersänger les plus accomplis, finalement, peuvent oser ça.


Didier van Moere

 

 

 

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